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Serious game en SVT ou en techno : le ludique au service des sciences dans des collèges prioritaires

29 janvier 2015

Serious game en SVT ou en techno : le ludique au service des sciences

Quelle que soit la discipline, l’objectif des professeurs utilisant des serious games, jeux à visée pédagogique, est le même : permettre aux élèves d’apprendre de manière ludique.

Florian Daniel, chargé de mission au Canopé de l’Académie de Créteil, était il y a encore quelques années professeur de technologie, au collège [RRS] Dorval, à Orly. Aujourd’hui, il constitue une liste de jeux sérieux pour le ministère de l’Education Nationale, mais il conserve bien à l’esprit sa propre expérience.

Liste de jeux sérieux

Avec sa classe de 4ème, tout d’abord, il a utilisé RobotProg, un logiciel éducatif gratuit, développé par Corinne Queme, professeur de physique appliquée. Ce jeu permet l’apprentissage des concepts élémentaires de la programmation et de la robotique. “Vous programmez un robot virtuel en déplaçant des briques sur l’écran. Petit à petit, d’une façon ludique et simple, au gré des niveaux de difficulté, vous faites marcher, dessiner ou compter votre robot”, explique-t-il.

RobotProg
Apprentissage des concepts élémentaires de la programmation

Puis, pour sa classe de 5ème, le professeur de techno découvre Pontifex (ex-Bridge Builder), un jeu sérieux conçu par des développeurs californiens. “L’idée, c’est de construire un pont, avec différentes structures, afin qu’un train passe dessus, et que la construction résiste”, décrit Florian Daniel. Les niveaux de structures (poids, dénivelé, point d’ancrage, longueur de travée) se complexifient au fur et à mesure du jeu. Le joueur dispose, en outre, d’un budget maximal, à ne pas dépasser.

Pontifex

“Ces deux jeux sont ludiques, ce qui stimule l’apprentissage des enfants : à chaque partie, le jeu évolue, les élèves tentent des choses, échouent, retentent… Ainsi, ils apprennent en s’amusant”, constate l’ancien enseignant. “C’est une ressource interactive, qui permet au joueur d’essayer plusieurs fois de suite pour réussir”, ajoute-t-il.

« Le message passe par le jeu »

Professeur de SVT au collège [ECLAIR] Georges Sand, à Revin, dans les Ardennes, Grégoire Pagnier expérimente les jeux sérieux, avec sa classe de 4ème, depuis la rentrée 2014. Dans le programme, une partie concerne les séismes, et comment limiter les risques en cas de catastrophes naturelles.

Tout en préparant ses cours, il a découvert Stop Disasters (halte aux catastrophes), un jeu gratuit conçu par l’ONU et l’ISDR, qui disposait pour cela d’un budget de 60 000 dollars et de l’aide d’un développeur de jeux vidéos. “Il s’agit d’organismes reconnus mondialement, c’est donc une vraie garantie de sérieux”, affirme le professeur.

Stop Disasters / Halte aux Catastrophes

Stop Disasters est un jeu “humanitaire éducatif”, qui simule des catastrophes naturelles et invite le joueur à mettre en place les infrastructures stratégiques nécessaires pour limiter les dégâts. “Il y a une carte, avec des maisons, des habitants, et un temps limité pendant lequel le joueur doit essayer de réduire les dégâts du séisme annoncé, en construisant ou en détruisant des bâtiments, en créant des systèmes d’alertes…”, explique Grégoire Pagnier.

Avec sa classe, l’enseignant a constitué des groupes de deux. Chaque groupe joue à Stop Disasters pendant 20 minutes. Le professeur explique le jeu aux élèves avant le début de la partie. A la fin, “il y a une phase de débriefing”, indique-t-il.

De façon ludique, « les adolescents expérimentent, et finissent par se rendre compte qu’informer la population ou construire des bâtiments respectant les normes parasismiques peut avoir un impact en cas de catastrophe : le message passe ainsi, par le jeu », ajoute Grégoire Pagnier.

Pour chaque action effectuée, ses élèves remplissent une fiche : “à la fin, nous comparons entre nous les chiffres des différents groupes, ce qui me permet d’aborder, dans un contexte différent, certains points du programme”.

Un outil différent, pour des compétences différentes

Les serious games, Grégoire Pagnier les perçoit avant tout comme “un outil de plus permettant d’intéresser les jeunes, surtout ceux qui ne sont pas forcément à l’aise pour rechercher des informations dans des documents classiques”.

Ainsi, certains élèves “en difficulté” se révèlent meilleurs face à un jeu sérieux, que certains “bons élèves” : “le jeu fait appel à d’autres compétences, ce qui permet de mettre en valeur d’autres qualités chez ces jeunes”, indique l’enseignant.

Autre avantage du jeu : “étant donné qu’il est gratuit et en ligne, les élèves peuvent très bien jouer chez eux, comparer leurs scores en dehors du cours, et comprendre certaines choses intuitivement”, poursuit-il.

Grégoire Pagnier relève néanmoins quelques “inexactitudes” dans Stop Disasters, “comme le fait que le séisme survient rapidement au cours du jeu, alors que dans la réalité, c’est quelque chose que l’on ne peut pas prévoir.” Mais, ajoute-t-il, “cela permet justement d’en discuter avec les élèves, de pointer les choses qui ne sont parfois pas tout à fait réalistes, et de continuer à apprendre des choses.”

Extrait de vousnousils.fr du 13.01.2015 : Serious game en SVT ou en techno : le ludique au service des sciences

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