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"Touche pas à ma ZEP", une enquête de l’Express (avec l’analyse de Marc Douaire, OZP)

27 novembre 2014

[...] Un peu plus d’un milliard d’euros. C’est ce que coûte chaque année la politique d’Education prioritaire, soit un peu moins de 2% du budget de l’Education nationale. Une politique qui concerne aujourd’hui 20% des élèves français du premier et du second degré, et qui vise à "donner plus à ceux qui ont moins", du fait notamment de leur origine sociale. Mais avec quels résultats ?

[...] Une autre explication à ce manque d’efficacité est à chercher dans l’histoire même de l’Education prioritaire. Depuis sa création par Alain Savary, en 1981, cette politique a connu beaucoup de soubresauts, au gré des emménagements et déménagements des occupants successifs de la rue de Grenelle. Portée par Alain Savary jusqu’en 1984, l’Education prioritaire a été mise de côté par plusieurs de ses successeurs, avant de connaître trois relances en 1990, 1998, 2006...
"C’est un ’stop and go’ incessant" résume Marc Douaire, le président de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP).

[...] Au fil des ans, une forme de ’laisser-aller’ aurait donc conduit à l’extension des zones d’éducation prioritaire, au détriment de l’efficacité du dispositif. D’où l’objectif (annoncé) du ministère : faire davantage sur des territoires mieux ciblés.

Un objectif qui, d’après Marc Douaire, faisait consensus auprès des syndicats enseignants, élus et représentants de parents d’élèves, à l’issue de la consultation organisée par Vincent Peillon en 2012. "Mais ensuite, c’est plus difficile d’accepter que son propre établissement sorte du dispositif !" souligne l’ancien professeur. Un syndrome "Touche pas à ma ZEP" sans doute exacerbé, suggère Marc Douaire, par la proximité des élections professionnelles chez les enseignants...

De son côté le ministère se veut bien évidemment rassurant, et explique qu’il n’y aura pas de sortie "sèche" de l’Education prioritaire, mais des sorties progressives, comme demandé par l’OZP.

Reste que les jours qui viennent risquent d’être éprouvant pour les élus de territoires exclus des ZEP à la prochaine rentrée. "Il faut tenir bon résume Xavier Breton. Vérifier bien sûr qu’il n’y a pas d’erreurs dans les indicateurs retenus par le ministère, mais ne pas céder aux pressions de certains enseignants et parents, le plus souvent issus de milieux favorisés, qui crient au scandale parce que leur école ne sera plus en ZEP. C’est une question de courage politique." La nouvelle carte de l’Education prioritaire sera rendue publique à la mi-décembre. Reste donc 15 jours "à tenir".

Extrait de lexpress.fr du 27.11.14 : Touche pas à ma ZEP

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