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Extrait de « Sud-Ouest » du 18.10.05 : Le recteur sur le terrain
Sur les 150 millions d’euros dégagés pour l’ensemble de l’ORU, une grande partie est dédiée à l’éducation et aux structures éducatives. Basseau et Grande-Garenne : l’opération de renouvellement urbain va aussi révolutionner les structures éducatives des quartiers... Explications in situ
Lors de leurs premières rencontres, le maire, Philippe Mottet avait piqué la curiosité du recteur d’Académie Frédéric Cadet en mentionnant systématiquement Basseau et la Grande-Garenne. En visite hier dans les équipements (collège et maternelle Saint-Exupéry), le recteur a pu juger sur pièce en se faisant détailler les mutations des quartiers prévues par l’ORU (opération de renouvellement urbain).
« Résumer ces deux quartiers à un ou deux faits divers par an, c’est réducteur, il faut banaliser ces quartiers et cela passe aussi par l’éducation », explique le maire. Trois projets sont en lice. Tous ont largement intégré les écoles et le collège dans leurs plans. « Pour le moment, nous sommes aux prémices de la réflexion. Aucun choix n’est fait. Des tendances identiques se dégagent, allant vers un pôle enfance autour de Saint-Exupéry », précise le maire. Dans les trois projets retenus, l’école Mermoz se rapproche de la maternelle Saint-Exupéry, le bâtiment vide devenant alors « un centre socio-culturel avec quelques aménagements à faire, selon les projets d’architectes. »
Pérennité des appartements d’accueil.
Sur les 150 millions d’euros dégagés pour l’ensemble de l’opération de renouvellement urbain (sur les quartiers de Basseau, Grande-Garenne, Ma Campagne et Soyaux) une grande partie est dédiée à l’éducation et aux structures éducatives. « Je n’ai pas de doctrine sur l’école, les utilisateurs sont bien mieux placés pour aménager ce genre de projet. C’est pour cela qu’un groupe de travail sera bientôt créé, associant tous les acteurs de l’éducation », avance encore Philippe Mottet.
Mais les projets, même en leurs prémices, inquiètent un peu. « Il ne faudrait pas détruire pour faire autre chose, mais d’abord tenir compte de ce qui marche », s’élève une enseignante, en ZEP (Zone d’éducation prioritaire) depuis 1981. Comme bien d’autres, elle craint pour la pérennité des appartements d’accueil, au pied de certains immeubles. Là, des tout-petits sont accueillis ponctuellement. « C’est un lieu essentiel qui apporte réellement quelque chose aux enfants qui viennent avant d’être scolarisés en maternelle, et ces appartements ont vocation à prévenir les difficultés sociales ou scolaires », témoigne une jeune femme, en place depuis douze ans. Deux fois déjà le bruit de leur fermeture a couru. Deux fois Philippe Mottet a rassuré les équipes pédagogiques, appuyé par Philippe Carrière, inspecteur d’Académie : « Nous avons deux personnes de l’Education nationale qui travaillent là, on ne va pas fermer cette structure d’accueil ».
Anne Gresser