> Carte de l’EP et Carte scolaire en EP, > Carte de l’EP > Lycées en Education prioritaire > Lycées en éducation prioritaire (Généralités) > 3 lycées prioritaires parmi les meilleurs lycées de France selon les (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

3 lycées prioritaires parmi les meilleurs lycées de France selon les critères (favorables) de la DEPP. Le débat sur ce palmarès annuel

5 avril 2014

Les "meilleurs" lycées de France sont à Trappes (Plaine de Neauphle) et à Paris (Marcel-Deprez)

Pourquoi le lycée Averroès, qui était considéré l’an dernier comme l’un des établissements les plus "performants" de France ne l’est-il plus cette année, avec 3 points de valeur ajoutée en termes de réussite au bac et -17 en termes de passage en terminale ? Les traditionnels palmarès des lycées les plus "performants" sont publiés ce vendredi 4 avril, avec leurs surprises annuelles. Leur fabrication relève de la responsabilité de chacun des médias qui les publie. Mais les données sur lesquelles ils se fondent émanent de la DEPP (la Direction de la statistique et de l’évaluation de l’Education nationale) et elles sont révélatrices du fonctionnement de l’institution.

On le sait, la réussite des élèves au baccalauréat dépend d’abord de leurs caractéristiques individuelles, indépendamment de leurs mérites propres. Filles ou garçons, plus jeunes ou plus âgés, ayant eu de bonnes ou de mauvaises notes au brevet, catégorie socio-professionnelle des parents constituent autant de facteurs prédictifs de leur réussite. Mais s’y ajoute aussi les caractéristiques de l’établissement, selon la proportion d’élèves défavorisés qu’il accueille, ou selon son offre scolaire : les élèves d’un lycée d’enseignement général réussiront statistiquement mieux que les élèves d’un lycée polyvalent. C’est l’addition de tous ces facteurs qui permet à la DEPP d’établir un "taux attendu" de réussite au bac pour chaque établissement, et donc sa "valeur ajoutée".

Mais à cette valeur ajoutée brute, la DEPP propose d’ajouter sa valeur ajoutée en termes de maintien des élèves dans l’établissement, son "taux d’accès". Combien le lycée d’enseignement général et technologique garde-t-il de ses élèves de 1ère en terminale ? Combien le lycée professionnel garde-t-il de ses élèves de la seconde à la terminale, sachant que ses élèves de seconde sont déjà orientés, alors que les élèves de seconde du LEGT ne le sont pas encore, et qu’un taux de déperdition élevé en fin de seconde n’est alors pas l’expression d’une politique d’établissement.

[...] Les meilleurs lycées de France
A noter encore que ce mode de calcul avantage les établissements les plus défavorisés . Un lycée de centre ville qui a un taux de réussite attendu de 99 % et qui obtient 100 % de réussite n’a qu’un point de plus-value, aussi longtemps que la DEPP ne prendra pas en compte les mentions obtenues par ses élèves. Il n’est donc pas surprenant que les "meilleurs établissements" se trouvent en région parisienne.
Pour ne considérer que les établissements présentant un nombre significatif d’élèves, et en se fondant uniquement sur les résultats de cette année, le meilleur lycée d’enseignement général et technologique de France est le lycée [ZEP, Quartier Espoir Banlieues] "Plaine de Neauphle" à Trappes qui a présenté 120 élèves, et il a une plus-value en termes de réussite de 14 points et de 15 points en termes d’accès à la terminale. Viennent ensuite Maurice Utrillo à Stains [site d’excellence] (+14 et +8, 246 candidats) et Louise Michel à Bobigny (+13 et +8, 264 candidats). A noter que parmi les plus mauvais établissement (-19 et -18 pour 96 élèves présentés) figure un lycée privé auvergnat.

Les "meilleurs" lycées professionnels sont Marcel Deprez à Paris (public, 99 candidats, + 27 en termes de réussite et + 21 en termes d’accès de la seconde à la terminale), Emile Zola à Wattrelos [site d’excellence, Quartier Espoir Banlieues] (public, 66 candidats, + 27 et +5), Notre-Dame du Tilleul à Maubeuge (privé, 39 candidats, + 26 et +8), Léopold Elfort à Mana (Guyane, public, 66 candidats, +19 et +17) et Gerty Archimède au Morne-à-l’eau (public, Guadeloupe, 67 candidats, +26 et +26). Les lycées professionnels ont des effectifs moindres que les lycées d’enseignement général et technologique.

Extrait de touteduc.fr du 04.04.2014 :Les "meilleurs" lycées de France sont à Trappes (Plaine de Neauphle) et à Paris (Marcel-Deprez

 

Indicateurs du MEN

 

Peut-on enfermer la réalité d’un établissement dans un classement ? La publication des indicateurs des lycées par le ministère de l’Education nationale est un rendez vous important. Chaque année il interpelle les parents et irrite les enseignants qui n’y trouvent pas la reconnaissance de leurs efforts. Pourtant, Le Café pédagogique publie cette année son palmarès et s’en explique...

Clairement nous ne sommes pas dupes des aléas de ces palmarès. Les indicateurs ne peuvent, malgré leur sophistication, enfermer la réalité de la classe et de l’efficacité des établissements. Ils ouvrent la porte à toutes les manipulations médiatiques. Chaque année on voit les médias, à partir du même tableau, publier des résultats différents. Certains explicitent leurs choix. D’autres non. Tous de toutes façons publient des données critiquables. Chaque année, tel média met en avant les établissements privés. Tel autre les grands établissements républicains. En expliquant bien ses critères, un média sérieux avait mis en avant l’an dernier un lycée musulman sans tenir compte du fait qu’il présentait très peu de candidats.

Nous publions notre propre palmarès pour montrer qu’on peut arriver à un palmarès totalement différent à partir du même tableau statistique. La première leçon c’est qu’il y a obligatoirement un écart important entre des indicateurs et la réalité.

Nous le publions aussi parce que nous assumons des choix éducatifs par ce classement. Car notre exploitation du tableau , si elle est aussi faillible que les autres, repose sur des choix pédagogiques. Nous avons fait un tri qui repose sur trois critères :
- nous ne prenons en compte que les établissements ayant un nombre de candidats par filière supérieur à 30. Nous écartons les plus petits effectifs.
- nous basons le classement sur la valeur ajoutée des établissements : pour nous un bon lycée est celui qui fait réussir des élèves qui auraient moins réussi ailleurs et non celui qui obtient 100% au bac.
- nous écartons ceux qui trient les élèves en terminale.

Palmarès

Voilà pourquoi le premier lycée en série L est pour nous le lycée [ex-DERS] J Mousseron de Denain suivi du lycée Marey de Beaune. En ES, il s’agit des lycées Jean Zay de Jarny et Le Corbusier d’Aubervilliers [ex-DERS] . C’est R Rolland de Goussainville [ZEP] et L MIchel de Bobigny qui s’imposent en S. Nous vous laissons découvrir les autres séries.

Série STG :
Lycée Elisa Lemonnier (général et techno.) Paris 12
Lycée Plaine-de-Neauphle Trappes [ZEP, Quartier Espoir Banlieues]

Série ST2S :
Lycée Louise Michel Bobigny :
Lycee Henri Leroy Port-St-Louis du Rhône

LP secteur production :
Lycée Lucie Aubrac (professionnel) Pantin [ex-DERS]
Lycée Vaucanson (professionnel) Les Mureaux [EQEB, ZEP]

LP secteur services :
Lycée professionnel Louise Michel Epinay-sur-Seine
Lycée professionnel Philippe-Charles Goulden Bischwiller

Il reste maintenant à comprendre comment font ces bons lycées.

Extrait de cafepedagogique.net du 04.04.2014 : Palmarès des lycées : Les 100 meilleurs lycées

 

Agnès Van Zanten : Le palmarès n’est qu’un élément de décision

Quel rôle jouent les indicateurs des lycées dans les choix des parents ? Pourquoi l’Etat publie-t-il ses propres indicateurs alors qu’il refuse les données d’établissement de Pisa ? Agnès Van Zanten, sociologue, auteure avec G Felouzis et C Maroy de "L’école face au marché scolaire", analyse l’usage que la société et l’Etat fait des indicateurs des lycées.

Quel rôle jouent les indicateurs des lycées dans les décisions des parents ?

C’est un élément de décision chez les parents favorisés dès lors qu’on n’a pas choisi un établissement tellement prestigieux que le palmarès compte peu. Pour certains parents le choix va au-delà du résultats. C’est une association à vie avec un établissement prestigieux. Ailleurs les parents intègrent le palmarès dans une décision en cherchant à savoir comment il est produit. Car le palmarès donne des résultats de moyennes. Or les parents se demandent si l’établissement va convenir à leur enfant. Donc ils vont essayer de vérifier en s’adressant à des connaissances. On observe que les hommes s’intéressent au palmarès et essaient de qualifier el résultat et que les femmes agissent plutôt par leur réseau social.

Les parents sont sensibles à d’autres critères que les résultats ?

Bien sur. Il y a d’abord les contraintes géographiques qui peuvent être très fortes. Il y a la question du coût pour le privé ou des valeurs religieuses. Le climat d’établissement est quelque chose d’important. Le palmarès ne touche qu’à une seule dimension , la scolarité.

Quelle fonction ce palmarès, un véritable monument, a dans le système éducatif français ?

Derrière ce monument il y en a un autre : le bac. Il y a la très grande valorisation du bac comme diplôme garantissant un niveau d’éducation, et même longtemps marquant le passage entre couches sociales. Ce n’est pas l’institution scolaire qui a lancé le palmarès mais Le Monde de l’éducation en 1982. Il l’a fait en voulant montrer les écarts entre les lycées. L’Etat a réagi en publiant les indicateurs.

L’Etat refuse de participer aux évaluations d’établissements dans Pisa mais publie les indicateurs des lycées. Comment comprenez vous cette situation ?

La France se voit comme fondatrice de la statistique éducative. Elle en est fière. C’est une façon de défendre son exception culturelle, un modèle français dont on dit que Pisa le saisit mal. En France on croit à la connaissance qui éclaire mais qui ne sert pas immédiatement. Elle doit passer par la réflexivité. Ces enquêtes diffusent donc un modèle de rapport à la connaissance éloigné du modèle des Lumières.

Le marché scolaire

Extrait de cafepedagogique.net du 04.04.2014 : Agnès Van Zanten : Le palmarès n’est qu’un élément de décision

 

Palmarès des lycées : un marronnier indigeste
La publication, à 10h00 précise, par tout ce que la presse française compte de quotidiens et d’hebdomadaires "de référence" a de quoi agacer quelque peu. Vous retrouverez, selon votre sensibilité, ce classement, issu des données publiées par le ministère, aussi bien dans Le Figaro, que dans l’Express, Libération, Le Monde, Le Parisien, Les Echos, et même le Café pédagogique ! On ne reviendra pas ici sur le côté irritant de ces classements qui - quoi qu’on s’en défende - contribuent à accroître la pression mise sur l’institution et à accélérer localement la mise en concurrence d’établissements qui n’ont souvent rien à voir les uns avec les autres.

Néanmoins, je ne saurai trop vous conseiller, par curiosité mi-amusée mi-agacée, de parcourir l’ensemble de ces classements. Car au-delà de leur généralisation, il faut tout de même retenir une information essentielle. Consciencieusement, et afin de ne pas passer à côté d’une des deux grandes informations "éducation" de la journée, j’ai regardé tous ces palmarès. Or pas un seul ne donne le même résultat.

Extrait de cahiers-pédagogiques.com du 04.04.14->http://www.cahiers-pedagogiques.com/Revue-de-presse-du-vendredi-4-avril]

 

Classements des lycées, mode d’emploi

(Ré)écouter cette émission

Comme chaque année, l’Education Nationale rend publics les taux de réussite au bac des lycées français. Et les médias en profitent pour publier leurs traditionnels palmarès. Les chiffres d’origine sont les mêmes, mais les palmarès sont différents. Pourquoi ?

Les classements sont différents car les médias attribuent des coefficients différents aux données fournies par l’Education nationale.
Cette dernière ne se contente pas de donner le taux de réussite brut au bac. Elle impose même de publier d’autres données à commencer par la valeur ajoutée de l’établissement. Cette notion est même au cœur de la démarche.

[...] Qu’est-ce qu’un parent doit choisir ?
Lycée fréquenté par des enfants de milieu populaire ou de milieu favorisé ? C’est là toute la limite du raisonnement et toute la limite de ces classements. Pour deux raisons, la première c’est que mon hypothèse est malheureusement fictive : dans la majorité des cas, un lycée qui accueille des élèves de milieux favorisés aura un meilleur taux de réussite . Seconde raison : même si sa valeur ajoutée est moindre voire négative, cela n’empêchera pas une majorité de parents de le préférer un lycée peut-être plus méritant mais dont le taux de réussite brut, le taux réel, sera supérieur, a fortiori s’il est " mieux fréquenté ".

Y a-t-il un profil type des lycées à forte valeur ajoutée ?
Non. Certains ont des effectifs réduits, d’autres des effectifs importants ; certains accueillent beaucoup d’élèves issus de milieux défavorisés, d’autres sont socialement mixtes voire accueillent des élèves de milieux favorisés. En fait, quand vous creusez, vous vous rendez compte que leur point commun est d’avoir un projet pédagogique fort.

[...] Quels critères le journal L’Etudiant valorise-t-il pour son propre palmarès ?
Pour établir son classement, l’Etudiant donne une note fondée sur trois critères : taux de réussite, valeur ajoutée et taux d’accès de la première au bac. Les trois ont le même coefficient pour ne pas choisir à la place des parents – certains sont dans une logique élitiste, d’autres préfèrent une approche moins compétitive. Un bon lycée est un lycée qui sait remplir ces trois missions simultanément.

Extrait de franceinfo.fr du 04.04.2014 : Classements des lycées, mode d’emploi

 

La liste OZP de tous les lycées prioritaires

Répondre à cet article