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B* Du manga au documentaire interactif au collège RRS Jean-Baptiste Clément à Paris 20e (Compte rendu du PNF du Café pédagogique)

4 décembre 2013

Du manga au documentaire interactif

Retour sur le 4ème Rendez-vous des Lettres du PNF - mercredi 27 novembre 2013

L’atelier 4 s’intéresse aux bandes dessinées. Marylène Guarino, documentaliste au collège Jean-Baptiste Clément de Paris, témoigne du succès du fonds manga dans son CDI, vivifié par un club manga : participation à un prix littéraire, sorties dans des salons du livre ou dans des librairies spécialisées, participation à des concours de dessin, découverte du jeu de go, blog... Un projet interdisciplinaire, lettres – histoire-géographie - histoire des arts, a permis de choisir un manga comme objet d’étude (Osamu Tezuka, « L’histoire des 3 Adolf ») pour développer conscience esthétique et connaissances historiques.

Le travail soulève aussi des questions morales. « La poésie après Auschwitz est-elle encore possible ? » se demandait Adorno. Que dire de la bande dessinée ? ajoute Yael Boublil, professeure de Lettres au collège Jean-Baptiste Clément de Paris.. Autrement dit, il faut prendre conscience que l’expérience d’Anne Frank n’est pas égale aux dessins qui la représentent...

L’enseignante présente un projet centré sur les nouvelles écritures transmédias, en l’occurrence elle retrace un voyage en BD documentaire interactive. L’expérience naît d’une question formulée par des élèves récalcitrants : pourquoi « imposer » à des « collégiens » du « XXIe siècle » la mémoire d’un conflit qui leur semble de prime abord ne pas les concerner ? « J’ai donc décidé, explique l’enseignante, de commencer par la littérature graphique habituellement « consommée » par les élèves... » Une séance en particulier est consacrée à la découverte de l’application « Anne Frank au pays du manga », vidéo projetée depuis la tablette du professeur : plusieurs élèves utilisent successivement la tablette pour découvrir les fonctionnalités de l’application pendant que d’autres prennent en notes leurs hésitations, interrogations et réactions. ; une synthèse est effectuée en fin de séance pour déterminer ce qui a été retenu de ce récit interactif. Une carte heuristique est ensuite élaborée collectivement pour rendre compte de leur lecture. Elle est complétée par un travail d’investigation journalistique sur l’équipe qui a réalisé « Anne Frank au pays du manga » : exploration d’articles en ligne, recherches sur Facebook, écoute d’une émission canadienne. Enfin, les élèves organisent eux-mêmes par groupes de cinq de très courts débats radiophoniques autour du thème qu’ils souhaitaient tant aborder : « Pourquoi enseigner la mémoire de la Seconde Guerre mondiale à des collégiens d’aujourd’hui ? ». Ce fut l’occasion, souligne Yael Boublil, d’une belle réflexion en classe sur l’universalité des enseignements qu’Auschwitz et Hiroshima peuvent apporter et sur les pouvoirs de la langue… »

Les échanges font émerger des débats intéressants, notamment autour de la confusion entre la hiérarchie des arts, question dépassée, et la qualité des œuvres, question pertinente. Ou encore le problème de la mise en récit, en particulier quand il s’agit de la Shoah : comment mettre en récit l’innommable ? comment cette mise en récit peut-elle permettre de se confronter à sa mémoire ?

Site du PNF

Brochure du BNL (112 pages)

Extrait de L’Expresso du 28/11/2013 : PNF jour 3 : Quand l’enseignement du français retrouve vitalité

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