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"Sur 30 années de ZEP, 7 ou 8 ont été utiles (Interview de Marc Douaire, président de l’OZP, dans Vosges-Matin)

26 novembre 2013

L’Observatoire des zones prioritaires (OZP), association loi 1901, ausculte l’éducation prioritaire depuis plus de 20 ans. Quel bilan tirez-vous ?
On peut penser que c’est une réussite, mais incomplète d’une politique affichée depuis plus de 30 ans, mais qui n’a pas connu de pilotage effectif pendant 30 ans. Il y a eu des relances et des ruptures. En fait, on peut considérer que sur 30 ans, 7 ou 8 ans ont été utiles.

Avec les ZEP, n’a-t-on pas créé des ghettos ?
Les ghettos existaient déjà. L’école est souvent le dernier service public qui fonctionne dans ces quartiers. Le problème vient de la dilution de l’éducation prioritaire. On est passé de 363 ZEP à 1 100 réseaux, soit 20 % des collèges et 19 % des écoles primaires. C’est beaucoup. Et on a créé un véritable millefeuille en multipliant les dispositifs, souvent dans la confusion, en mélangeant les approches. On a dilué les moyens sans avoir toujours obtenu une évaluation dès qu’on créait un nouveau dispositif. Il faut savoir que les ZEP sont très concentrées sur quelques académies, Lille, Créteil, Versailles, Lyon et Aix-Marseille.

Le travail en commun engagé entre l’Éducation nationale et le ministère de la Ville va-t-il dans le bon sens ?
Nous sommes attentifs à ce que propose François Lamy, à savoir une nouvelle carte, avec un travail quartier par quartier. Il faudra sans passer de 2 500 quartiers à 1 300 pour permettre un travail beaucoup plus fin. Le critère indiscutable est le seuil de pauvreté, pas le taux de réussite à l’école ! La refondation doit revoir la définition du métier d’enseignant qui ne se résume pas à la présence devant les élèves. Il faut mieux accompagner les équipes, former les enseignants, favoriser une approche collective, transversale. Avec des mesures visibles dès la rentrée 2014.

La suppression des notes ?
Jusqu’au brevet, sans doute. On est le pays qui passe le plus de temps à l’évaluation-sanction. Il faut mettre les élèves en confiance.

Propos recueillis par Ph. R.

Extrait de vosges.matin.fr du 26.11.13 : Marc Douaire

 

La même interview a été reprise par l’Est-Républicain du 01.12.13 (article payant)

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