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Interview d’Abdellali Hajjat, auteur de "La Marche pour l’égalité et contre le racisme", ed. Amsterdam, oct. 2013 : Déjà "une déscolarisation massive" en 1983

12 novembre 2013

La Marche pour l égalité et contre le racisme, par ’
Editons Amterdam, oct. 2013, 264 pages
Coll. : Hors collection

Trente ans après, que reste-il de la Marche pour l’égalité et contre le
racisme de l’automne 1983 ? Initiée par des jeunes du quartier des
Minguettes à Vénissieux et des militants antiracistes de la Cimade
à la suite des rébellions urbaines de la banlieue lyonnaise, cette
mobilisation sans précédent symbolise l’apparition dans l’espace
public des enfants d’immigrés post-coloniaux.

La Marche représente une sorte de « Mai 68 » des jeunes immigrés
qui prennent la parole contre les crimes racistes, pour l’égalité devant
la justice et la police, le droit au travail, le droit au logement, l’accès
à la culture, etc. S’appuyant sur une étude empirique, La Marche
pour l’égalité et contre le racisme se donne pour objectif d’éclairer
certaines zones d’ombre d’un événement mythique mais méconnu.
Il s’agit aussi pour Abdellali Hajjat d’une porte d’entrée idéale pour
éclairer les relations sociales entre groupe national majoritaire et
groupes minoritaires, au travers d’enjeux cruciaux pour la société
tout entière : légitimité de la présence des immigrés sur le territoire,
reconnaissance des déviances policières violentes, recrudescence des
crimes racistes, passage de la rébellion violente à l’action collective
non-violente, politisation des jeunes de cité, question post-coloniale,
construction du « problème musulman », etc.

L’histoire de la Marche constitue un puissant révélateur de ces
enjeux politiques toujours d’actualité.

Abdellali Hajjat est sociologue, maître de conférences en science politique à l’Université Paris-Ouest Nanterre et membre de l’Institut des sciences sociales du politique. Il a publié Islamophobie (avec Marwan Mohammed, La Découverte, 2013), Les Frontières de l’« identité nationale » (La Découverte, 2012), et co-dirigé Histoire politique des immigrations (post)coloniales (avec Ahmed Boubeker, éditions Amsterdam, 2008) et Engagements, rébellions et genre dans les quartiers populaires en Europe (1968-2005) (avec Sophie Béroud, Boris Gobille et Michelle Zancarini-Fournel, EAC, 2011).

Présentation éditeur

 

Les Minguettes, été 1981. Les rodéos urbains se propagent à tout l’est lyonnais. Cette sale mode ravive la tension permanente entre jeunes et police. Deux cent cinquante voitures seront brûlées en France à la fin de l’été. Mais aux Minguettes le vrai tournant se produit le 21 mars 1983.

[...] Tous les regards sont tournés vers les jeunes qui forment plus de 50 % de la population du quartier. Abdellali Hajjat explique que « comme dans d’autres quartiers, l’école reproduit les inégalités sociales, il y a une déscolarisation massive, une circulation importante d’un établissement à un autre au gré des renvois ». Le quartier abrite quelques petits délinquants et connaît des tensions, mais les relations entre les habitants sont globalement bonnes jusqu’au début des années 80. Jusqu’au 21 mars, jour d’équinoxe, qui marquera le printemps de la marche…

Extrait de bondyblog.fr du 08.11.13 : Avoir 20 ans aux Minguettes en 1983

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