Les résultats des ZEP en question (INSEE, presse)

18 septembre 2005

Extrait de « L’Union » du 17.09.05 : Zones d’éducation prioritaires : mauvais résultats

L’instauration des zones d’éducation prioritaire n’a pas eu d’effets bénéfiques sur la réussite des élèves selon une étude de l’Insee. Parmi les raisons de cet échec, la mauvaise optimisation des moyens.

La politique des zones d’éducation prioritaires (ZEP) menée depuis plus de 20 ans ne donne pas de résultats encourageants pour les élèves, selon l’Insee, un constat embarrassant face au discours ministériel sur les ZEP.

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, avait affirmé une semaine avant la rentrée : « On ne peut pas dire aujourd’hui que les jeunes ne réussissent pas en ZEP ». Soulignant toutefois que « ça peut marcher mieux », le ministre avait annoncé son intention de rouvrir le « dossier ZEP » par une « évaluation en 2005 et une relance en 2006 ».

L’étude de trois chercheurs de l’Insee est beaucoup moins encourageante.
Elle fait apparaître sans détour que le système des ZEP, considéré par l’étude comme le premier système de « discrimination positive » en France, « n’a eu aucun effet significatif sur la réussite des élèves ».

Ciblée sur les collèges (400.000 élèves, 15 % des collégiens en 1997), elle démontre que « s’il y a eu gains dans certaines zones, ils ont été compensés par des détériorations dans d’autres zones ».

Parmi les raisons de cet échec, la mauvaise optimisation des moyens alloués aux zones d’éducation prioritaires.

Primes pour les enseignants

« Les moyens affectés directement aux élèves se réduisent à quelques heures d’enseignement supplémentaires qui n’ont conduit à diminuer le nombre d’élèves par classe qu’assez peu et lentement (moins deux élèves en collège en 1997) », argumentent les chercheurs.

En fait, ces moyens sont composés « principalement de primes accordées aux enseignants » (1.000 euros de plus par an, bonus de carrière). Gilles de Robien voudraient justement remettre ces primes au goût du jour pour stabiliser les équipes éducatives mais aussi attirer des enseignants chevronnés pour favoriser une « mixité des compétences ».

La jeunesse des profs de ZEP est en effet confirmée par l’Insee. Un jeune enseignant coûtant logiquement moins cher, leur arrivée en masse en ZEP permet aussi, selon l’étude, de maintenir les budgets alloués. Leur nombre par élèves a donc connu une « faible hausse », à moyens constants.

En privilégiant « les établissements en extrême difficulté », on aurait pu - « avec le même budget total »- abaisser plus nettement le nombre d’élèves par classe, une pratique reconnue comme la plus efficace face aux publics défavorisés. La solution pour les ZEP passerait peut-être par une nouvelle augmentation des moyens, comme le réclament les syndicats et la gauche, ainsi qu’une revalorisation de l’image des ZEP.

Mais trois mois après son arrivée, Gilles de Robien dispose d’une marge de manœuvre budgétaire très étroite.

Répondre à cet article