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Méthodes et objectif des évaluations

Evaluation des élèves dans des ZEP de Paris

15 septembre 2005

Extrait de « Fenêtres sur cours », hebdomadaire du SNUipp, n°273 du 13.09.05 : Une erreur peut en cacher une autre...

Qu’est-ce qui conduit les élèves à des réponses erronées ?

Une centaine d’élèves de CE2 dans les circonscriptions des 18ème et 19ème arrondissements de Paris ont ainsi été interviewés sur des items des évaluations CE2, recensés comme les plus discriminants. En effet pour Christine Passerieux, « les évaluations ne sont pas destinées à servir de thermomètre pour l’institution, mais à comprendre les ressorts de ce qui met les élèves en difficulté ». Avec son collègue conseiller pédagogique, Jean-Louis Krozec, ils ont mené cette expérience collectivement avec les équipes enseignantes de la maternelle au cycle 3, le coordinateur ZEP et des membres du Rased.

Les résultats ont été très étonnants. En premier lieu, la nature des erreurs rendait inopérante les propositions de « remédiations pédagogiques » proposées en accompagnement des évaluations nationales. Ainsi l’échec massif sur les pronoms trouvait sa source sur une très insuffisante maîtrise du tableau à double entrée dans lequel il fallait écrire les réponses ! Ensuite, certaines erreurs venaient de savoirs faux comme l’idée que « lui » est toujours masculin. Enfin, des difficultés - surtout chez les enfants des milieux populaires - traduisaient une kyrielle de malentendus dans le rapport aux apprentissages et à l’école. Certains élèves avaient aussi intériorisé des comportements liés à l’habitude du travail différencié comme le fait, pour les plus faibles, de ne pas faire systématiquement le dernier exercice...

Ces évaluations conduisent donc à corriger certaines pratiques en amont et aussi à mettre en place des stratégies pour aider les élèves à se reprendre. Car « si c’est pour classer les élèves, on le fait très bien sans les évaluations. Mais nous avons besoin de construire cette culture de l’évaluation pour améliorer nos pratiques, et ce, dans la durée », conclut Jean-Louis. Pourtant cette année, il sera seul pour continuer ce travail. Dans la circonscription de Christine, c’est fini, « cela prenait trop de temps », a jugé l’institution.

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