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Le système scolaire français est plus que jamais en crise. L’école républicaine, coincée entre le corporatisme enseignant et le manque de volonté politique pour la réformer, n’a pas réussi à niveler les inégalités sociales. C’est tout l’enjeu de la "refondation de l’école" engagée par le gouvernement.
[...] D’abord, en France comme partout, les inégalités scolaires reproduisent les inégalités sociales, mais cette reproduction est chez nous particulièrement intense. Alors que des sociétés plus inégalitaires que la nôtre le sont moins en termes scolaires, en France l’amplitude des inégalités scolaires mesurée par les performances des élèves est plus grande que ne l’impliquerait la seule amplitude des inégalités sociales. L’école accentue donc la reproduction des inégalités sociales. Cela affecte, évidemment, le niveau moyen des élèves puisque le taux de ceux qui sont faibles est très important. [...]
Extrait de monde.fr du 30.08.13 : François Dubet. La crise scolaire est politique
[...] Le ministre recrute aussi 54.000 enseignants supplémentaires...
– Le fait d’ajouter des professeurs est une excellente mesure, mais elle ne suffit pas ! Voyez ce qui s’est passé dans les ZEP : l’attribution de postes supplémentaires n’a parfois rien changé aux manières de travailler et aux résultats des élèves. Recruter des professeurs va dans le bon sens, à condition qu’on leur demande de travailler autrement. Le coeur de l’affaire est la transformation des pédagogies, ce qui suppose des moyens, mais ne se limite pas à eux seuls.
[...] Vincent Peillon a été d’une prudence de Sioux, en ne touchant pas aux obligations de service des enseignants, qui datent de 1950...
- C’est évidemment un enjeu décisif, non pour faire davantage travailler les enseignants, mais pour qu’ils restent plus longtemps dans leur établissement. Plus d’adultes à l’école permettrait de renforcer son rôle éducatif, et réduirait les incivilités. Mais c’est tout l’inverse qui se produit. Le métier étant devenu très difficile, les professeurs ont plutôt tendance à s’échapper au plus vite. Un cercle vicieux... Peut-être Vincent Peillon aurait-il pu lier la réforme du statut à la création des écoles professionnelles et choisir de consacrer ses ressources à améliorer ce statut plutôt qu’à recruter des professeurs. Mais il suffit de voir ce qui s’est passé avec les rythmes scolaires pour comprendre que le ministre "marche sur des oeufs".
Extrait de nouvelobs.com du 01.09.13 : Si l’on ne fait rien, l’école fonctionnera comme un marché
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Nous devrions nous concentrer sur l’essentiel. Est-il raisonnable de tout attendre de l’école ? L’école primaire traditionnelle n’attendait pas beaucoup mais exigeait ce qu’elle attendait. Aujourd’hui nous sommes dans un modèle scolaire où l’on attend énormément mais où on n’est plus capable d’exiger. Ayons une école moins ambitieuse et plus exigeante.
Extrait de leprogres.fr du 02.09.13 : La France est la championne du stress scolaire