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Lutte contre les sorties sans qualifications : un rapport des IG

8 septembre 2005

Extrait d » « L’Expresso » du 08.09.05 : Comment lutter contre les sorties sans qualification ?

Aujourd’hui, le système de formation n’est pas suffisamment organisé pour réduire de manière significative le nombre de jeunes sans qualification, que cela soit dans le repérage de ces jeunes, dans la prévention de sorties prématurées du système de formation, dans les remédiations quand ces sorties ont eu lieu". Le rapport des inspecteurs généraux P. Dubreuil, M. Fort, E. Morin et J.-C. Ravat analyse les sorties sans qualification et propose des recommandations.

Il pose d’abord la question du nombre de sorties sans qualification. Le nombre oscille, selon les définitions, entre 60 000 et... 160 000 par an si l’on considère tous ceux qui n’ont aucun diplôme. Ces hésitations reflètent un certain déficit d’intérêt : "il n’y a pas ou peu de protocoles académiques de repérage des sorties sans qualification". D’autant que le phénomène touche des profils d’élèves bien différents comme ces décrocheurs "discrets", "faibles mais sérieux" qui sont les plus nombreux. Le rapport évalue finalement entre 7 et 15% le taux d’abandon en collège, 20 et 25% en première année de CAP et 9 à 15% en première année de BEP, 4 à 5% en lycée.

Comment diminuer ce taux ? C’est d’abord une question de culture scolaire. "Il s’agit d’inculquer dans notre système éducatif une approche différente de la notion de réussite solaire qui ne tienne pas seulement compte des taux de réussite aux examens mais aussi du temps mis par les élèves à parcourir leur cycle de formation et du nombre d’élèves qui quittent le système de formation sans qualification". L’Inspection recommande de mieux repérer l’absentéisme et la fréquentation de l’infirmerie et de travailler l’articulation entre les cycles et les degrés. Il faut aussi "améliorer les procédures d’orientation et d’affectation : en lycée professionnel, mettre l’accent sur le début de l’année scolaire, avant le premier conseil de classe pour éventuellement proposer une réorientation qui évite le décrochage ;... revoir les modalités d’affectation en lycée professionnel, en ne raisonnant pas uniquement en termes de places vacantes, en étant encore plus attentifs aux souhaits des élèves et à la cohérence entre ces souhaits et ce qui leur est proposé". Ce qui est aussi poser la question d’une certaine déontologie scolaire.

Extrait du rapport Sorties sans qualifications

Chapitre 5

Parcours d’élèves : le décrochage n’est pas une fatalité
La réussite existe aussi et l’échec n’est pas toujours au bout du décrochage. La construction d’un projet personnel et professionnel, l’originalité et l’adaptabilité des solutions proposées, l’engagement des éducateurs, la conviction et la solidarité de tous, sont autant de vecteurs de cette réussite ; mais, il y faut également la volonté du jeune.

Voici, parmi bien d’autres, quatre « histoires de vie ».

(...)

JONATHAN : issu d’un milieu modeste et scolarisé en collège ZEP, il redouble sa 3ème, n’ayant pas été admis en BEP Carrières sanitaires et sociales, son seul vœu d’orientation. Il ne cède pas pour autant à la tentation du décrochage et l’année suivante, après un redoublement positif, il entre en BEP CSS et sera l’un des meilleurs éléments de sa classe. Il obtiendra son BEP et son admission en 1ère d’adaptation SMS dans un lycée public. Il conduira sa scolarité tout en travaillant dans un hypermarché comme roller-man, le samedi et deux soirs par semaine, afin de financer ses poursuites d’étude. La même année (juin 2004), il obtient son baccalauréat SMS et il est admis dans une école d’infirmiers, sans avoir effectué une année de préparation au concours. Il continue à travailler le samedi à l’hypermarché.

(...)

Conclusion

Aujourd’hui, le système de formation n’est pas suffisamment organisé pour réduire de manière significative le nombre de jeunes sans qualification, que cela soit dans le repérage de ces jeunes, dans la prévention de sorties prématurées du système de formation, dans les remédiations quand ces sorties ont eu lieu.

Pour chaque établissement, le nombre de sorties sans qualification est un phénomène numériquement faible. Il n’empêche que la première action se situe, d’abord, dans l’établissement scolaire avec un suivi attentif de ces jeunes, aussi bien pendant leur scolarité qu’après. Ensuite, mais cela est une banalité, les défaillances du système d’orientation du collège vers le lycée sont l’une des causes importantes du phénomène. Il est urgent de l’améliorer. Les actions doivent se passer au niveau régional dans une collaboration entre tous les acteurs concernés, éducation nationale, enseignement privé, agriculture, chambres consulaires, collectivités territoriales. La logique qui doit dominer dans cette collaboration est celle de l’intérêt du jeune.

(...)

Rappelons la Rencontre de l’OZP, en janvier 2005, sur L’insertion professionnelle des jeunes de ZEP

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