Evaluation des ZEP en 2005 et relance en 2006 annonce le ministre

26 août 2005

Extrait de « VousNousIls », le 26/08/05 : Robien : "On ne peut pas dire que les élèves de ZEP ne réussissent pas"

Le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien, estime dans une interview à l’AFP qu’"on ne peut pas dire aujourd’hui que les élèves de ZEP ne réussissent pas" mais que "ça peut marcher encore mieux".
Il annonce que les zones d’éducation prioritaires (ZEP) seront "évaluées en 2005 et relancées en 2006".

"Il y a des efforts particuliers qui sont faits dans les ZEP au niveau des taux d’encadrement, qui permettent à beaucoup de jeunes de réussir, mais on peut encore faire mieux", commente-t-il.

Alors que le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, avait souhaité en juin que les ZEP "cessent d’être un marqueur de pauvreté sociale" et "l’éteignoir de la réussite de ceux qui veulent travailler", son collègue de l’Education tranche : "On ne peut pas dire aujourd’hui que les élèves de ZEP ne réussissent pas mais je pense que ça peut marcher encore mieux".

"Je souhaite que plus nombreux soient les professeurs chevronnés et qu’il y ait à la fois de jeunes enseignants passionnés et des enseignants ayant plus d’expérience", avance-t-il. Il reconnaît n’avoir pas "la réponse tout de suite" quant à la manière de les attirer vers les établissements sensibles.

"Peut-être qu’à travers un meilleur suivi ou un aménagement de leur carrière, on peut encourager les enseignants qui ont fait x années en ZEP puis sont partis à avoir envie d’y revenir. On pourrait songer à un avancement plus rapide de carrière, donc à une récompense", suggère-t-il néanmoins.

Il défend le principe de la "mixité des compétences" dans les équipes pédagogiques". "C’est l’incitation et le mérite qui permettront, je pense, d’avoir non seulement des taux d’encadrement plus importants mais en même temps de mixer l’expérience et l’enthousiasme généreux de la jeunesse", ajoute-t-il. Il rappelle l’arrivée à la rentrée de 1 500 étudiants dans les 344 lycées les plus en difficulté chargés d’accompagner pédagogiquement les élèves.

Concrètement, une mission de l’inspection générale pour dégager quelle contribution l’éducation prioritaire apporte à l’égalité des chances, accompagnera sa réflexion sous forme de rapports d’étape tout au long de l’année. M. de Robien lancera à la rentrée également des expérimentations pédagogiques dans 20 collèges très difficiles afin d’étudier les possibles améliorations à éventuellement modéliser (NDLR : voir la proposition de l’OZP au cabinet début juillet 2005 d’une expérimentation limitée sous pilotage national).

Le ministre semble surpris sur les critiques dont fait l’objet un gouvernement accusé de valoriser les seuls meilleurs élèves de ZEP, au travers des conventions avec les grandes écoles ou des honneurs faits aux bacheliers avec mention. "Je crois qu’il n’est pas mal de montrer en exemple ceux qui réussissent", avance-t-il. Il loue notamment "le rôle pédagogique fantastique" de Zinedine Zidane : "il y a certainement beaucoup de jeunes de ZEP qui se retrouvent dans cette vocation pleinement épanouie", explique-t-il.

Dans le même registre, M. de Robien espère pouvoir "faire des propositions concrètes" en matière d’éducation artistique et culturelle "au premier semestre 2006", en rappelant que les établissements classés en ZEP seront les plus concernés.

"La dimension culturelle et artistique n’est pas seulement une source d’épanouissement, elle représente aussi des chances de réussite supplémentaires", analyse-t-il, en se référant aux travaux de la mission parlementaire sur l’éducation artistique, présidée par Muriel Marland-Militello (UMP).

(Cette interview a été relue par le cabinet du ministre).

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