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Ce que peut apporter la loi Peillon, dont la discussion a commencé à l’Assemblée. Extraits de presse (chercheurs et politiques)

12 mars 2013

François Jarraud (le Café pédagogique)
La loi Peillon peut-elle redresser l’Ecole française ? Toute cette semaine, l’Assemblée nationale examine la loi de refondation de l’Ecole. Elle fait suite aux lois de 1989 et de 2005 qui se sont révélées incapables d’empêcher la glissade vers le bas des performances du système éducatif. Précédée d’une large concertation, elle n’échappe pourtant ni à la contestation par des syndicats enseignants, ni au manque d’enthousiasme de certains maires, ni aux critiques de l’opposition de gauche et de droite. Est-ce le signe d’une vague réformette ou d’une vraie loi de refondation ?

[...] La loi Peillon permettra-t-elle de redresser les performances de notre système éducatif ? A vrai dire cela ne dépend pas que de l’Ecole. La situation sociale des enfants, par exemple le fait d’avoir 20% d’enfants pauvres, influe aussi sur les résultats scolaires. Le ministre s’est donné quelques moyens pour consolider les apprentissages fondamentaux à condition que les enseignants soient capables de s’emparer du dispositif du plus de maitres que de classes. Il enverra des enseignants mieux formés devant les élèves. Autrement dit c’est sur le long terme que les effets de la loi Peillon devraient se faire sentir. Beaucoup d’enseignants qui vivent des situations difficiles, beaucoup de parents qui voient leurs enfants sans enseignant une partie de l’année ne verront aps de changement en 2013 ou 2014.

Changer l’Ecole a un coût en terme d’emplois : en créer 60 000 alors que l’Etat doit faire des économies est une gageure. Cela a aussi un coût en terme de temps politique : Vincent Peillon a peu de chances de bénéficier directement des effets de sa réforme.

Extrait de cafepedagogique.net du 11.03.13 : La loi de refondation devant l’Assemblée nationale : Un nouveau départ pour l’Ecole ?

 

« plus de maîtres que de classes »
Contre l’échec scolaire, le gouvernement veut mettre en œuvre le principe « plus de maîtres que de classes ». « Une évolution très positive, à condition que ces professeurs supplémentaires puissent intervenir en tandem avec un collègue, pour venir en aide aux plus faibles sans les sortir de la classe », analyse Bruno Suchaut. Mais ce chercheur associé à l’Institut de recherche sur l’éducation met en garde : « Il ne faudrait pas qu’on se serve d’eux, comme le redoutent certains syndicats, pour remplacer les enseignants absents. »

7 000 postes seront affectés à ce dispositif, mais il faudrait « faire porter l’effort sur les années cruciales de CP et CE1 », considère-t-il. Pour Patrick Hetzel, député UMP du Bas-Rhin, le gouvernement ne va pas au bout de sa logique. « Si on donne la priorité au primaire, pourquoi ne pas réaffecter des postes du lycée, qui est aujourd’hui surdoté, vers le premier degré ? », interroge cet ancien recteur.

Extrait de lacroix.com du 11.03.13 : Les députés se penchent sur la refondation del’école

 

Les dix points-clés de la loi d’orientation et de son annexe
L’école privilégie le numérique.
Un enseignement moral et civique du primaire à la terminale.
Chaque élève maîtrise en fin d’école obligatoire un socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
Une langue vivante est étudiée dès le début du primaire.
La scolarité à 2 ans en priorité dans les zones défavorisées.
Des conseils école-collège réduisent le fossé entre les deux niveaux d’enseignement.
Un Conseil supérieur des programmes écrit les programmes.
Des écoles supérieures du professorat et de l’éducation forment tous les enseignants.
60 000 postes créés sur cinq ans, dont 21 000 postes d’enseignants titulaires.
L’école, niveau prioritaire, bénéficie de 14 000 créations de postes, les collèges et lycées de 7 000.

[...] La loi devrait être adoptée par l’Assemblée nationale lors d’un vote solennel le 19 mars, avant d’arriver au Sénat fin avril et d’être définitivement entérinée, au mieux, à la fin du mois de juin.

Extrait de lemonde.fr daté du 12.03.13 : Moi Peillon. Les députés apaisés mais sans entrain

 

Le projet de loi porté par le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon introduit des changements nécessaires et urgents dans l’école. Reste à appliquer, prévient l’historien Antoine Prost.

[...] Premier point : donner la priorité au primaire. Vincent Peillon a raison, c’est fondamental. L’école est en train de se déliter. Elle ne répond plus à ce que les Français sont en droit d’en attendre. Regardez le niveau en lecture : entre 1997 et 2007, la proportion d’élèves en difficulté à l’entrée en 6e, jugée selon les mêmes tests, est passée 14,9 à 19% ! Le niveau baisse pour de bon et le projet de loi a le mérite de s’en préoccuper. On a trop longtemps considéré que l’école primaire marchait bien. On s’inquiétait davantage du collège, mais il est temps de réaliser que ses difficultés tiennent à ce qui se passe avant. 60.000 nouveaux postes, plus de maîtres que de classes dans les zones défavorisées… Ces mesures sont prometteuses, mais très dépendantes des mesures d’application. Tout va se jouer sur le terrain.

Extrait de nouvelsobs.com du 11. 03.13 : Antoine Prost : Tout va se jouer sur le terrain

 

Pierre Roche, auteur de Histoire de l’enseignement en France (PUF)
[...] Refondation et non réforme du fait de la priorité et même l’exclusivité attribuée aux premières années de la scolarité, selon une idée de bon sens qui suppose que les bases étant assurées tout suivra. Aussi doit-on s’interroger sur une loi qui ne change ni le collège ni le lycée. Même si la tendance est bien de tirer le collège vers le primaire et non vers le lycée. Toujours le même air depuis 1986, on a raté la démocratisation de l’enseignement en cherchant à donner la culture de l’élite à tous, selon le vœu d’Henri Wallon, au lieu de créer un enseignement moyen. Le principe , toujours caché, de la politique scolaire du recul des années 1990, le malthusianisme scolaire : hostilité à la scolarisation du peuple, éloge de l’ignorance, dangers de la bâtardise sociale.

[...] Aussi, malgré les termes des discours, depuis les années 1990, les lois, celle de 2005 comme celle de 2013, comprises, sont des coquilles vides, même si pour certains elles ont encore du sens et cela pour autant qu’elles peuvent faire illusion.

Extrait de humanite.fr du 11.03.13 : Tribune : La loi de refondation de l’école au regard de l’histoire des réformes scolaires

 

« Les débats vont se concentrer sur le peu de contenu du texte », réitère Benoist Apparu, qui dénonce un « projet fade ». De son côté, la gauche y voit, selon les mots de son rapporteur Yves Durand (PS, Nord), « un texte identitaire pour la gauche » et une « véritable révolution pédagogique », notamment avec le dispositif « plus de maîtres que de classes ». La majorité met aussi l’accent sur une loi de « programmation » qui sanctuarise les moyens sur le quinquennat, à travers des créations de postes.

Extrait de figaro.fr du 11.03.13 : Ecole. Le projet Peillon à l’assemblée

 

Persuadée du "besoin d’une rupture forte avec la politique de la droite, qui a sacrifié l’éducation", la communiste Marie-George Buffet considère le projet de loi "pas tout à fait au niveau" même s’il pose "de premières pierres" pour la refondation.

Si elle partage certains objectifs, notamment sur le primaire, la droite juge le texte pas à la hauteur des "belles intentions" et alerte sur son coût.

L’UMP
critique un projet "d’une grande pauvreté" qui "ne réduira ni les inégalités scolaires ni le nombre d’élèves en grande difficulté", selon le député et ex-ministre Benoist Apparu, pour lequel Vincent Peillon "va se mettre tout le monde à dos" avec les rythmes scolaires.

Les membres UMP de la Droite populaire épinglent un "Vincent Peillon qui se prend pour Jules Ferry" et une remise en cause de "tous les acquis de la loi Fillon de 2003 et des réformes successives".

A l’UDI, Rudy Salles considère que "le titre de ce projet promet plus que son contenu ne tient".

Extrait de lexpress.fr du 11.03.13 : Refonder l’école. Une promesse désormais entre les mains des députés

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