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Une ancien élève de ZEP créateur d’une start-up

18 août 2005

Extrait du « Figaro » du 17.08.05 : un vétérinaire dans les télécoms, dans la série « les Français qui réussissent à l’étranger (21) ».

Xavier Aubry, créateur d’une start-up à Stockholm

Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis ont bien failli sonner le glas de son projet. La vague terroriste a tari, pour quelques mois, le robinet financier sur lequel comptait Xavier Aubry pour lancer sa start-up à Stockholm. Le jeune homme et ses compagnons de la première heure se sont entêtés et bien leur en a pris. Cinq ans plus tard, la sécurisation des réseaux de transport, cibles de prédilection du terrorisme international, garantit à Appear Networks des perspectives de développement dans le monde entier. L’intuition du jeune vétérinaire français, étudiant à Harvard, selon laquelle « il y avait une mine d’applications dans le monde » pour la technologie sans fil à haut débit se vérifie. Sous forme d’une véritable success story qui ne pouvait prendre racine qu’en Suède, berceau historique des techniques de télécommunication.

Exemple : un agent du métro en patrouille constate la présence d’un bagage apparemment abandonné sur le quai. Un simple « clic » sur son mini-ordinateur portable sans fil et les agents de sécurité les plus proches sont alertés. Le « clic » de leur collègue leur a transmis une photo du bagage localisé au mètre près sur leur plan du réseau. Le même « clic » permet à l’agent de converser, sans composer de numéro d’appel ni semer la panique avec un talkie-walkie, avec la personne compétente pour ce type de situation. Le centre de surveillance oriente les caméras sur le bagage en même temps que les agents de sécurité, arrivés sur place, dirigent la foule à l’écart de la scène. De précieuses minutes ont été gagnées grâce aux logiciels contextuels mis au point par Xavier Aubry et ses collaborateurs.

Cette plate-forme de communication sans fil intelligente, spécialement conçue pour les agents mobiles, fait appel à une technologie très sophistiquée qui a séduit, depuis Stockholm, la SNCF et la RATP. Elle est déjà expérimentée sur le réseau de transports parisiens à la Défense et la RATP étudie, en partenariat avec les personnels, sa généralisation. Car la vigilance antiterroriste qui se met en place dans tous les réseaux de transport public à travers le monde n’est pas son seul débouché.
Ces réseaux ont compris qu’il fallait remettre les agents au contact direct de la clientèle plutôt que de les enfermer derrière l’hygiaphone d’un guichet. A condition qu’ils soient efficaces, c’est-à-dire capables de renseigner les usagers rapidement. Les logiciels développés et commercialisés par Appear Networks permettent à chacun d’eux d’accéder d’un simple « clic » sur son ordinateur sans fil, à peine plus gros qu’un téléphone, à toutes les informations utiles (horaires, correspondances, retards) aux usagers. Les données s’actualisent dans le temps et dans l’espace. Cinq minutes plus tard, une station plus loin, le même employé sera capable de répondre aux mêmes exigences d’information de la clientèle. Gain de temps, gain de productivité, meilleure image du réseau.

Outre les opérateurs de transport public, des villes, à travers l’Europe (un contrat a déjà été signé avec Essen, en Allemagne), examinent le parti qu’elles peuvent tirer de cette technologie développée par un jeune surdoué du marketing à l’itinéraire exceptionnel. Premier de la classe, Xavier Aubry l’a toujours été. Avec un goût prononcé pour les remises de prix. « J’ai toujours adoré cela, confie-t-il, mais sans effort démesuré. Ma mère est professeur de lettres classiques, elle est plutôt élitiste. » « J’ai toujours imposé à mes enfants une obligation de résultat, mais sans les pousser particulièrement », nuance l’intéressée, qui enseigne toujours à Epinal, où son fils est né en 1972.

Les établissements où Xavier a suivi sa scolarité étaient dans des quartiers populaires, aujourd’hui classés en zone d’éducation prioritaire (ZEP). Elitisme, peut-être, mais pas snobisme. Intelligent et travailleur, habitué à voir sa mère corriger des copies à peine de retour à la maison, il faisait ses devoirs sans rechigner. Xavier n’avait guère de mal à surpasser ses camarades. Sans oublier de se distraire, car, pendant qu’il prépare son bac - il l’obtiendra à 16 ans avec la mention très bien -, il se passionne pour les jeux de rôles.

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