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Le CEREQ : L’insertion des jeunes sortant de l’enseignement professionnel varie beaucoup selon les filières. Les sorties sans diplôme constituent un handicap de plus en plus grave pour l’avenir des individus concernés et pour la nation

4 janvier 2013

S’insérer à la sortie de l’enseignement secondaire : de fortes inégalités entre filières

J.-J. Arrighi, E. Sulzer
Bref , n° 303 , 2012 , 4p.

En 2010, le taux de chômage des jeunes sortis de l’enseignement professionnel secondaire trois ans plus tôt varie de 3 % à 45 % selon la spécialité de formation. Si les bacheliers accèdent plus facilement à l’emploi que les titulaires d’un CAP ou d’un BEP, l’approche par le seul niveau de diplôme s’avère donc réductrice pour analyser l’insertion. L’évolution des métiers explique certaines difficultés, et vient interroger la pertinence de l’architecture de l’offre de formation dans certains domaines.

[...] (conclusion) page 8
Les enseignements en matière de
politique publique

En termes de politiques publiques, trois enseignements peuvent être tirés de cette analyse de l’accès à l’emploi des jeunes qui entrent dans la vie active sans être passés par l’enseignement supérieur, soit plus de la moitié de chaque génération de sortants du système éducatif.

En premier lieu, stimuler les orientations vers l’apprentissage en sortie de collège
ne suffit pas à garantir une bonne insertion ultérieure. Comme pour les lycéens professionnels, les abandons en cours d’études et les échecs aux examens ferment très souvent aux apprentis les portes de l’emploi.
La préoccupation des nombreux conseils régionaux qui réfléchissent à l’optimisation des politiques de lutte contre les ruptures de contrat d’apprentissage est donc pleinement fondée ; il en va de même des politiques d’exigence pédagogique qu’ils conduisent auprès des centres de formations
d’apprentis (CFA).

En second lieu, la question de la pérennité de certaines filières professionnelles
dans l’enseignement secondaire mérite d’être tranchée. Si les métiers du tertiaire
administratif recrutent des sortants de l’enseignement supérieur – ce qui est très
majoritairement le cas – quel peut être le sens d’un diplôme de niveau inférieur
supposé conduire à l’insertion ? Quel est en corollaire l’intérêt du maintien d’une filière professionnelle parallèle à la filière technologique préparant beaucoup mieux aux poursuites d’études dans l’enseignement supérieur spécialisé ?
Le mouvement qui conduit à la disparition de ces formations dans l’enseignement professionnel est d’ailleurs engagé sur le terrain : entre 1997 et 2008, le nombre de jeunes inscrits en année terminale d’une formation de la spécialité comptabilité a chuté de 38 % et celui des inscrits de la spécialité secrétariat bureautique de 28 %. Parallèlement, les formations en alternance recrutant des bacheliers pour les conduire à un BTS ou un DUT du tertiaire administratif se sont multipliées sous contrat de professionnalisation et sous
contrat d’apprentissage – la part des apprentis dans ces formations de l’enseignement supérieur a ainsi plus que doublé en onze ans. La véritable entrée dans ces métiers est à ce niveau, et l’architecture générale de l’enseignement secondaire mérite d’être clarifiée en conséquence.

Enfin, et surtout, les sorties sans diplôme constituent un handicap de plus en plus
grave pour l’avenir des individus concernés. À l’échelle de la nation, et au-delà des conséquences individuelles, quelquefois dramatiques, elles constituent une matrice de dépenses publiques quasi inévitables qui, chaque année, augmente le public des politiques sociales et la charge des dépenses futures de solidarité. Ces sorties sans diplôme constituent donc encore un défi pour les acteurs publics.

[Lire le texte intégral (8 p.) : S’insérer à la sortie de l’enseignement secondaire. De fortes inégalités entre filières

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