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Résumé ! En 2010, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le niveau de vie médian s’élève à 19 270 euros annuels, soit une diminution en euros constants de 0,5 % par rapport à 2009. Les 10 % des personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 10 430 euros ; celui des 10 % les plus aisées est d’au moins 36 270 euros, soit 3,5 fois plus. Le niveau de vie baisse ou stagne pour pratiquement toutes les catégories de population sauf pour les plus aisées. Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 964 euros mensuels en 2010. La pauvreté continue de progresser. Elle concerne 8,6 millions de personnes, soit 14,1 % de la population contre 13,5 % en 2009.
Cette progression affecte davantage les enfants : le taux de pauvreté des moins de 18 ans atteint 19,6 %, en hausse de 1,9 point. La non-reconduction de mesures d’aides ponctuelles, mises en œuvre en 2009 afin de limiter les effets de la crise sur les ménages modestes, et le gel du barème des prestations familiales en 2010, expliquent pour partie que cette population soit plus affectée.
Sommaire
– Le niveau de vie médian en 2010 s’élève à 19 270 euros annuels
– Seules les catégories plus aisées échappent à la stagnation ou à la baisse du niveau de vie
– La plupart des indicateurs d’inégalités sont à la hausse
– À nouveau en hausse, le taux de pauvreté atteint 14,1 %
– Une hausse qui touche plus particulièrement les enfants
Extrait
Une hausse qui touche plus particulièrement les enfants
Structurellement, le niveau de vie des enfants de moins de 18 ans est inférieur à celui de l’ensemble de la population. D’une part, un enfant entraîne un coût financier alors qu’il ne contribue pas aux ressources du ménage, même si les transferts (prestations sociales et quotient familial) atténuent sensiblement cet effet. D’autre part, les adultes ont en moyenne des revenus d’activité plus faibles dans les familles nombreuses. Le taux de pauvreté des enfants est donc plus élevé que celui de l’ensemble de la population. Les enfants pauvres vivent par ailleurs beaucoup plus fréquemment dans des familles monoparentales (35 % d’entre eux contre 12 % des autres enfants), en particulier celles dont le parent isolé ne travaille pas, ainsi que dans des familles composées d’un couple où au moins l’un des parents ne travaille pas (47 % contre 24 %, tableau 4).
En 2010, la progression de la pauvreté touche tout particulièrement les enfants : après + 0,4 point en 2009, leur taux de pauvreté progresse de 1,9 point, atteignant 19,6 %. Les enfants contribuent ainsi pour près des deux tiers à l’augmentation du nombre de personnes pauvres. Le fait que les familles monoparentales et les couples avec enfants soient davantage concernés par la hausse de la pauvreté que d’autres catégories de population traduit le même phénomène (tableau 5). Cette évolution spécifique constitue en fait un contrecoup de 2009, année durant laquelle deux éléments avaient contribué à contenir la hausse du taux de pauvreté des enfants.
D’une part, deux primes exceptionnelles avaient été versées en 2009 aux ménages dans le cadre du plan de relance et ne l’ont pas été en 2010 : 150 euros aux bénéficiaires de l’allocation de rentrée scolaire, ainsi qu’une « prime de solidarité active » de 200 euros, aux bénéficiaires du revenu minimum d’insertion, de l’allocation de parent isolé ou d’une aide au logement.
D’autre part, la revalorisation des prestations familiales en 2009 s’était faite sur la base d’une prévision d’inflation finalement surestimée de l’ordre d’un point, si bien qu’aucune revalorisation n’est intervenue en 2010.
Au final, le cumul de ces différentes mesures a contribué à limiter de 0,8 point la hausse du taux de pauvreté des enfants en 2009, mais aussi, par contrecoup, à l’accentuer d’autant en 2010.