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La scolarisation des 2 ans va être développée à Marseille (J.-M. Ayrault). Un débat sur les conditions, psychopédagogiques et institutionnelles, d’une extension au niveau national

11 septembre 2012

À l’issue du comité interministériel du 6 septembre, le premier ministre a annoncé que le taux de scolarisation des enfants de moins de trois ans devrait passer de 15% actuellement à 30% d’ici à cinq ans. À ce jour, 656 élèves de moins de trois ans sont scolarisés à Marseille, sur un effectif total de 72.000 dans les écoles primaires.

[...] « Il faudra procéder sur le terrain à une sensibilisation des familles, car elles ne sont pas forcément demandeuses d’une sortie précoce du cocon familial », nuance de son côté Danièle Casanova [mairie de Marseille].

[...] Cette mesure, que le gouvernement veut étendre à la France, conformément aux vœux de campagne, ne fait pas l’unanimité. Certains pédopsychiatres dénoncent des risques de traumatisme émotionnel, voire un facteur de développement de l’agressivité. [...]

« Le jeu en vaut la chandelle, juge Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU. Mais cette scolarisation ne peut se faire que sous condition. » Effectifs légers, encadrement adéquat, partenariat avec les professionnels de la petite enfance… Un vaste chantier.

Extrait de lefigaro.fr du 10.09.12 : Marseille. La scolarisation des 2 ans contre la délinquance

 

NTERVIEW - Agnès Florin, professeur en psychologie de l’enfant et de l’éducation à l’université de Nantes.

Toutes les études sur le sujet montrent qu’elle a des effets positifs sur les performances scolaires, le nombre de redoublements et l’apprentissage du langage. Il existe également un impact sur les trajectoires de vie, les problèmes sociaux et comportementaux. Cette scolarisation ne permet pas de compenser les inégalités sociales, mais de les réduire. En ce sens, elle se justifie pour moi. C’est un bon investissement pour l’avenir, pour les enfants de Marseille et d’ailleurs.

[...] Les enfants partiellement francophones auraient besoin de stabiliser d’abord la maîtrise de la langue familiale, avant d’apprendre le français, ce qui nécessiterait un intervenant spécifique. Les recherches que j’ai menées dans les DOM-TOM, où l’échec scolaire est important, m’ont menée à cette conclusion.

Certains estiment qu’une scolarisation précoce est néfaste…
Certains parlent en effet de manque affectif, voire d’une agressivité qui serait développée au contact de la collectivité. Nous avons mené à l’université de Nantes une étude sur 200 enfants montrant que les enfants qui ont une relation sécurisée avec leurs parents ont un attachement tout aussi sécurisé au lieu d’accueil. Parmi ceux qui ont une relation insécurisée avec leur famille, la moitié développe une relation sécurisée avec le lieu d’accueil, ce qui est positif.

Extrait de lefigaro.fr du 10.09.12 : L’école à deux ans est un bon investissement

 

Voir aussi l’interview d’Agnès Florin sur nouvelobs.com du 17.09.2013 : Scolarisation avant 3 ans : "Cela ne résoudra pas les inégalités"

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