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Issus des classes populaires, les transfuges sociaux ont réussi à s’élever par de brillantes études. Mais échapper à son milieu n’est pas si simple. par Carole GUISADO
[...] à la rentrée prochaine, plus de 900 enfants de chômeurs, d’ouvriers ou d’employés auront franchi les portes de l’école, dont plus d’une centaine issus des quatre lycées partenaires de Lorraine. Si les "ZEP" réussissent leur trajectoire scolaire et professionnelle aussi bien que les autres, leur adaptation n’est pas toujours évidente.
Langage, style vestimentaire ou goûts culturels sont autant d’indices d’appartenance à un milieu. Pour se fondre dans l’univers bourgeois, Didier Eribon entreprend une « rééducation quasi complète » de lui-même. Il s’initie à l’art, se rend à l‘opéra et réapprend « à parler ». Contrôlant en permanence son élocution, il prend soin d’éviter « les idiomatismes régionaux » et corrige « l’accent du Nord-Est et l’accent populaire ».
Extrait de republicain-lorrain.fr du 12.08.12 : Exilés sociaux
L’ouvrage de Daniel Eribon : "Retour à Reims" : une théorie du sujet (2009)