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Pré-Assises. Concertation. Atelier "Les parents, partenaires de l’école" : deux contributions sur les rapports entre parents et professionnels

10 août 2012

Concertation sur la refondation de l’école
Atelier "Les parents partenaires de l’école"

Contribution de l’UNAF (Union nationale des associations familiales)
(mise en ligne le 03.08.12)

Concernant les parents d’élèves :
Les remontées des associations familiales sont unanimes : les relations parents/établissements scolaires ne sont pas apaisées. Elles sont plutôt marquées par la crainte. Crainte des professeurs d’être « envahis » par l’omniprésence des parents. Crainte
des parents que l’école ne sache pas bien éduquer et insérer l’enfant. Or l’antidote à la crainte, c’est la confiance. Un établissement qui développe l’accueil des parents et inclut
les parents dans ses instances de réflexion a beaucoup à gagner. Les exemples ne manquent pas d’écoles qui ont réglé des problèmes de climat scolaire, de « turn-over » des
professeurs, par une participation accrue des parents.
Pour toutes les difficultés rencontrées par un jeune (absentéisme, orientation, etc.) dès qu’une concertation école/parents/élève est provoquée suffisamment tôt, des solutions
peuvent être trouvées.

L’UNAF souhaite que des temps de rencontre formels et informels soient prévus et rendus obligatoires (et non fonction du bon vouloir de tel établissement ou de tel
professeur…)

 

Contribution de Jean-Claude Quentel
(mise en ligne le 06.08.12)

Enfin, autre champ d’interrogation sans fin, cette participation du parent ne peut être travaillée sans faire intervenir la dimension des différences sociales et donc le point de vue du sociologue. On sait à quel point il est difficile de faire participer certains parents
de couches sociales dites défavorisées. On sait aussi que ce n’est pourtant pas une démission de leur part, loin de là.
On risque toutefois d’aboutir, à vouloir impliquer plus
les parents, à un paradoxe qui voit s’accentuer plus encore les différences entre les couches sociales : les parents de milieux « favorisés » disposeront de moyens accrus pour suivre la scolarité de leur enfant ou de leur adolescent, alors que ceux de milieux
« défavorisés » se verront de fait encore plus exclus.
À cet égard, on doit oser questionner les nouvelles pratiques, qui s’inscrivent dans la suite de la loi de 2005‐102,
dite loi sur « l’égalité des droits et des chances », pratiques qui permettent par exemple au parent de suivre au jour le jour, sur internet, l’évolution de son enfant au collège ou au lycée, courbes de performance à l’appui (Toutatice, par exemple, pour l’académie de Rennes). Outre le fait que ces pratiques nouvelles ne laissent plus guère de responsabilité et d’initiative à l’adolescent (ce qui est un comble à un âge où on réclame de lui une prise de responsabilité de plus en plus accrue !), elles creusent
incontestablement le fossé entre les couches sociales…

NDLR : Jean-Claude Quentel est psychologue clinicien, professeur de psycholinguistique en sciences du langage à l’université de Rennes 2.

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