> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > ACTIONS PEDAGOGIQUES LOCALES (par niveau et discipline) > Actions locales à la MATERNELLE > Maternelle (Actions inter ou pluridisciplinaires) > B* 2 reportages de Ville-École-Intégration à Toulouse dans des écoles du (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

B* 2 reportages de Ville-École-Intégration à Toulouse dans des écoles du réseau ECLAIR Lalande qui accueille des enfants du voyage : "Pratiquer la danse et développer une ouverture culturelle" (maternelle Dieuzaide) ; "Connaître les contes de notre patrimoine" (école Lalande)

21 juin 2012

 Reportage à l’école maternelle J. Dieuzaide de Toulouse
Pratiquer la danse et développer une ouverture culturelle

Reportage d’Annick Mahé

L’édito de la directrice, Sandrine Aimard

L’école Jean Dieuzaide, inscrite dans le réseau ÉCLAIR Lalande, accueille 93 % d’enfants du voyage dont les familles sont sédentarisées mais pour qui la problématique de l’assiduité scolaire reste présente et correspond à une priorité des actions menées.
Les axes du projet d’école s’inscrivent dans le contrat du réseau : consolidation de la maîtrise de la langue française visée dans le socle commun et renforcement de la continuité maternelle / élémentaire.
Pour instaurer un climat favorable de scolarisation, réduire les écarts et améliorer la fluidité des parcours des élèves, l’équipe pédagogique favorise la liaison avec les familles et les écoles du réseau.
Dans ce contexte, notre projet « Danse contemporaine à l’école » permet de développer l’ouverture culturelle, la motivation nécessaire aux apprentissages et l’implication des familles.

Une école, un quartier

[...] La maternelle, initialement située à l’intérieur de l’aire des gens du voyage, est implantée dans une autre partie du quartier. L’éloignement relatif de l’école oblige les enfants à prendre un bus pour leurs déplacements. Le bâtiment, une construction préfabriquée, a bénéficié récemment d’une rénovation partielle. L’équipe pédagogique motivée a su créer les conditions favorables pour que la fréquentation scolaire soit de plus en plus assidue et ce dès l’âge de 2 ans (TPS). Les élèves, dès lors qu’ils ont une fréquentation régulière, s’adaptent vite à l’école et en acceptent les exigences et les règles. Un climat de confiance s’est installé entre les parents et l’école. L’intervention d’une association (cours d’alphabétisation) et de la municipalité (café des parents) sur le lieu de l’école contribue à familiariser les parents avec l’institution.

Fiche d’identité

Projets et actions

Les projets s’inscrivent dans les orientations du réseau ÉCLAIR et bénéficient d’un apport de la politique de la ville par des financements spécifiques associant l’État et les collectivités territoriales.

  • Lien avec les familles : présentation de projets favorisant l’implication des familles, bilans de compétences individuels oral et écrit, invitation aux représentations des projets de classe (carnaval, danse, exposition...).
  • Liaison inter-cycles : visite des GS en élémentaire, rencontres entre enseignants des écoles du réseau, projets communs.
  • Participation aux manifestations culturelles des réseaux ÉCLAIR (ECLAIR dans la ville le 19 juin 2012, Les « Arts au Nord » …).

Le réseau ÉCLAIR

Ce réseau comprend le collège Lalande, 4 maternelles et 4 écoles élémentaires. Ses axes de développement de la maternelle à la fin de la 3e sont :

  • réduire les écarts et augmenter la fluidité des parcours ;
  • consolider les savoirs fondamentaux visés dans le socle commun de connaissances et de compétences, notamment pour les compétences 1 et 3 ;
  • instaurer un climat favorable pour valoriser la scolarisation sur le réseau ÉCLAIR Nord.

En savoir plus sur les réseaux ÉCLAIR de l’académie de Toulouse

Une action prioritaire : pratique en danse contemporaine

▪ Pourquoi la danse contemporaine ?

Le premier axe du projet d’école intitulé « Améliorer la maîtrise du vocabulaire » vise en particulier à développer un vocabulaire spécifique au corps humain. En 2010-2011 la priorité était donnée à la découverte des cinq sens. En 2011-2012, les enseignants privilégient une approche sensible et poétique du corps par la pratique de la danse contemporaine.

▪ Les acteurs du projet

Le projet implique tous les élèves de l’école. Les enseignantes (Sandrine Aimard - TPS/PS, Elisabeth Da Silva - PS/MS, Florence Larroche - GS) ont été sensibilisées à la pratique de la danse contemporaine et à la démarche pédagogique de son enseignement par le biais d’animations pédagogiques, de stages ou de rencontres avec la conseillère pédagogique départementale en danse Cathy Feybesse. Un partenariat avec les danseurs chorégraphes, Florence Martin de la Compagnie Zim Zam Zoum et Christophe Le Goff de Le Goff and Cie/Maygestin permet une transmission d’outils que les enseignants peuvent expérimenter avec leurs élèves. Cette collaboration a été possible grâce à l’octroi de crédits exceptionnels municipaux et à la participation de l’école au Parcours Culturel de la ville de Toulouse.

▪ Les objectifs pour les élèves

La danse, langage non verbal et artistique du corps, est porteuse de sens pour chacun et permet la construction d’un patrimoine artistique commun. Cette forme de langage, associant pratique physique et artistique, se construit en contexte culturel (danser, composer et communiquer avec les autres et les œuvres).
Elle développe des fonctions cognitives (imagination, mémoire, représentation, anticipation, construction de l’espace et du temps), des « savoir être » (écoute, respect, entraide, développement de l’estime de soi), l’esprit critique sur le travail des pairs et sur les œuvres.
Elle trouve un écho particulier chez les petits et les enfants en situation de handicap ou en décalage scolaire. Comme tout enseignement artistique, elle est l’instrument par excellence de l’intégration. Chaque élève trouve sa place singulière et unique.

Le projet de l’école Dieuzaide, de nature pluridisciplinaire, permet aux élèves d’acquérir des connaissances et des compétences du programme de l’école maternelle. Il a pour objectifs spécifiques de :

  • faire découvrir le plaisir de danser au travers de propositions ludiques ;
  • développer son schéma corporel par le biais du mouvement ;
  • développer son expression, son imagination, sa qualité d’écoute et sa concentration ;
  • libérer son énergie ;
  • faire émerger un vocabulaire personnel spécifique à la danse, l’enrichir, le styliser ;
  • écrire à partir de ce vocabulaire, des phrasés dansés porteurs de sens ;
  • inscrire ses propres phrasés dansés dans une production collective ayant du sens pour l’ensemble des élèves de la classe ;
  • communiquer avec les autres danseurs pour développer l’écoute, l’entraide, l’échange et le sens critique avec un public.

▪ Les objectifs pour les institutions

« Danse à l’école » (dispositif départemental) a pour but de mettre en relation les écoles et les artistes, d’en penser les formations et les formes d’accompagnements, de préparer au travail en partenariat, de mettre en présence des formateurs et des artistes pour aborder la danse à l’école selon deux axes : la pratique et la composition d’un objet chorégraphique.
La coopération entre l’Éducation nationale et la ville de Toulouse permet à un enfant de rencontrer, dans son parcours d’élève, différentes expressions artistiques (danse, théâtre, cinéma, musique, découverte du patrimoine…). C’est une ambition de développer, à l’école, l’éducation artistique avec des artistes de qualité dans la continuité des apprentissages.

▪ Le déroulement de l’action

[...]

  • Juin
    Des œuvres chorégraphiques projetées aux élèves les confrontent de manière sensible et émotionnelle à des œuvres différentes.
    L’école participe à la manifestation « Les Arts du Nord » qui a pour objectif de valoriser le travail dans les établissements ÉCLAIR des quartiers Nord de la ville. Plusieurs disciplines artistiques y sont associées (Arts visuels, Danse, Musique). C’est la finalisation du projet pour les élèves. La présentation du spectacle dans différents espaces et devant différents publics nécessite, de la part des élèves, des capacités d’adaptation importantes et contribue à leur formation de spectateurs.
  • Fête de l’école avec présentation aux familles de ces moments chorégraphiques

▪ Le point de vue du danseur chorégraphe

Christophe Le Goff pense qu’un accès précoce à la danse aide le jeune enfant à construire sa personnalité : il appréhende très tôt un rapport subtil au corps, apprend à le maîtriser et à l’écouter, tout en vivant l’effet libératoire de la danse. Dans son parcours culturel, Christophe Le Goff accorde une place importante à l’enseignement et à la recherche. Pour lui, enseigner à l’école c’est revenir aux fondamentaux de la danse (fluidité dans le mouvement, dans l’espace et le temps). Voir les enfants entrer dans la danse est une expérience gratifiante, touchante et belle.

▪ Premier bilan

Les enseignants constatent plus de persévérance dans l’accomplissement des tâches, une meilleure cohésion et coopération dans le groupe. L’attention et l’écoute sont globalement améliorées. L’énergie débordante de certains élèves en début d’année est plus facilement canalisable.
Tous sont désormais capables d’évoluer dans un espace donné. En construisant et en conceptualisant cet espace, ils intègrent les postures de danseur et de spectateur et entrent ainsi dans une véritable dimension artistique.

Pour le chorégraphe, les enfants ont acquis une plus grande mobilité corporelle, ils ont dépassé leurs blocages pour entrer dans la danse. La qualité du mouvement s’améliore à chaque séance en même temps que leur rapport à l’espace.

Extrait du site de Ville-Ecole-Intégration du 18.06.2012 :
Pratiquer la danse et développer une ouverture culturelle

 

 Reportage à l’école élémentaire Lalande de Toulouse
Connaître les contes de notre patrimoine

Reportage de Jean-Pierre Auclaire

L’édito de la directrice, Joëlle Ferro

L’école Lalande, classée très tôt (dans les années 80) en éducation prioritaire (du fait de l’accueil dans les années 60 des populations nomades), fait partie du réseau ÉCLAIR Nord de Toulouse.
La pauvreté lexicale et le peu d’appétence de certains élèves pour les apprentissages conduisent notre école à mener, de façon régulière, des projets ambitieux qui permettent aux élèves de créer un pont entre les « savoirs de l’école » et leurs représentations du monde.
Ainsi pour 2011-2012 nous avons mis en place le projet « Voyage au pays des contes » qui répond à l’un des axes de notre projet d’école, « l’amélioration des compétences en maîtrise de la langue au travers de la fréquentation de la littérature de jeunesse et l’ouverture culturelle ». En effet, ce projet permet une réelle implication des trois classes de CP dans un projet culturel pluridisciplinaire au service de la lecture. Il participe également à créer une école attractive pour tous : donner envie à ceux pour qui l’école n’est pas une évidence de la fréquenter avec assiduité (donner un sens aux apprentissages) et la valoriser aux yeux des publics favorisés.
Nous nous attachons, par ailleurs, à tisser des liens avec les familles et à les amener vers l’école, sachant que cela conditionnera la fréquentation scolaire et l’implication des élèves. Pour cela, nous les sollicitons régulièrement à travers les actions et projets de l’école et, avec l’appui de nos partenaires, nous allons chaque fois que nécessaire à leur rencontre sur leur lieu d’habitation.

Une école, un quartier

[...] Dans l’école se côtoient des élèves d’horizons très divers : des gens du voyage (sédentarisés ou non) et des nouveaux arrivants, des familles vivant dans une grande précarité et d’autres de milieux aisés. Cette grande hétérogénéité est encore accentuée par le brassage de populations mouvantes : une récente communauté de Roms (d’un faible effectif) et une arrivée importante d’enfants d’origine maghrébine… Les écarts de réussite au sein d’une même classe sont très marqués et nécessitent une adaptation pédagogique permanente. Ces conditions, très déstabilisantes pour de nouveaux enseignants, sont compensées par la présence d’une équipe stable et motivée dans laquelle les anciens épaulent les plus jeunes.

Fiche d’identité

Projets et actions

  • Liaison GS – CP
  • Liaison école – collège
  • École et cinéma
  • Projets sciences
  • Journal de l’école

Accompagnement éducatif

Le réseau ÉCLAIR

Sites web

  • L’école Lalande sur le site de l’académie de Toulouse
  • Le parcours culturel de la ville de Toulouse : un dispositif d’éducation artistique et culturel mis gratuitement à la disposition des enseignants et des élèves des écoles maternelles et élémentaires. Son objectif : l’accès à la culture pour tous.
  • Arts et Culture 31, le site départemental de la DSDEN 31 (ressources pédagogiques pour les enseignants)

Une action prioritaire - Le projet « Voyage au pays des contes »

▪ Le projet

Un travail autour de la danse, avec pour sujet « Le Petit Prince », a été réalisé en 2010-2011 en GS et CP. Celui-ci, mené en partenariat avec la compagnie Zim Zam Zoum, a connu un grand succès auprès des parents venus massivement à la représentation finale.
Le projet « Voyage au pays des contes », dédié au CP, prolonge et élargit ce travail, en 2011-2012, en prenant en compte d’autres disciplines artistiques : la musique (avec la création d’une chorale) et le théâtre. Les contes du patrimoine, mal connus des élèves, en sont le support. Leur connaissance est essentielle pour aborder la littérature enfantine qui y fait souvent référence.

Les 3 classes de CP de l’école se sont engagées, avec pour objectifs :

  • de s’approprier les contes de notre patrimoine ;
  • d’en dégager les structures ;
  • d’écrire un conte dans lequel interviennent les personnages de ces récits, puis de le mettre en scène sous la forme d’un spectacle collectif joué devant de vrais publics.

Le projet, de nature interdisciplinaire, permet de travailler :

  • des apprentissages en français (langage oral, lecture, écriture, vocabulaire...), EPS (danse) et pratiques artistiques (arts visuels, éducation musicale) ;
  • des compétences du socle commun : la maîtrise de la langue française, la culture humaniste, les compétences sociales et civiques et l’autonomie et l’initiative.

Il est mené par les enseignantes des CP en partenariat avec la compagnie Zim Zam Zoum pour la danse et la compagnie Figaro & Co pour le théâtre

▪ Son déroulement

  • Période 1 (premier trimestre)
    Découverte des contes traditionnels
  • Période 2 (premier trimestre) :
    • Écriture et production d’un conte (vidéo)
    • La chorale des CP
    • Un concert de Vivaldi
  • Période 3 (second trimestre)
    • L’atelier chorale
    • L’atelier « Danse »
    • L’atelier « Théâtre »
    • Lecture : réseau d’albums où différents personnages de contes interviennent
  • Période 4 (3e trimestre)
    Au mois de juin, le spectacle est présenté sur la scène du théâtre des Mazades à d’autres classes, puis sur la place du Capitole, à un plus large public, dans le cadre de la manifestation ECLAIR dans la ville (19 juin 2012).

▪ Premier bilan

Ce projet motive les élèves dans leur découverte du monde de l’écrit. Ils prennent plaisir à la lecture et comprennent l’utilité de l’écrit. On les voit aller spontanément chercher des livres dans la bibliothèque de classe et s’impliquer dans les activités d’écriture.
Des progrès manifestes sont constatés sur la concentration au travail au travers d’activités dans lesquelles ils s’engagent pleinement et ne se laissent pas distraire, même par une présence extérieure.
Une enseignante de CP met l’accent sur la capacité de ses élèves à réinvestir leurs connaissances acquises lors de la première période pour comprendre les nouveaux contes abordés en classe.

La valorisation des productions des élèves, lors des différentes étapes du projet, déclenche un regard positif des parents sur le travail mené au sein des classes.

Extrait du site de Ville-Ecole-Intégration du 18.06.2012 : Connaître les contes de notre patrimoine

Répondre à cet article