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Clubs Coup de pouce : un second rapport, réalisé lui aussi pour l’AFEJ, porte un jugement beaucoup plus positif que celui de l’Ecole d’économie de Paris révélé par le Monde

26 mai 2012

Ce second rapport, rédigé pour l’AFEJ par les cabinets Acadie-Aurès, tire des conclusions plus positives que celui réalisé par l’Ecole d’économie de Paris et le CREST.
"Tout Educ", qui se l’est procuré, en publie des extraits significatifs que nous reproduisons intégralement avec l’aimable autorisation de l’agence.

LOGIQUE TERRITORIALE. "Les Coup de Pouce Clé tirent leur force de la faible cohérence de l’accompagnement à la scolarité mis en oeuvre de façon souvent erratique sur les quartiers par les différents acteurs, Education nationale, municipalité et associations. Ils visibilisent en creux les insuffisances de la prise en charge, au moins hors temps scolaire, des élèves les plus en difficulté."

"Le Club Coup de Pouce prend des visages différents selon les politiques éducatives locales menées (...) Dans les villes où l’implantation est la plus ancienne (...) les clubs ont gardé une grande autonomie de fonctionnement et n’ont pas été fonctionnellement intégrés au Projet de réussite éducative (...) Dans les autres, les liens entre Coup de Pouce Clé et Projets de réussite éducative sont étroits, même s’ils s’échelonnent entre une simple logique d’opportunité financière et une logique d’intégration renforcée (...)."

"L’Education Nationale joue un rôle particulier en matière de pilotage dans les villes où l’organisation municipale est faible et où les moyens sont limités (...) Mais c’est essentiellement au travers de la fonction de coordination à l’échelle de l’école que l’Education nationale prend toute sa place dans le dispositif (...)"

"Le rôle de pilote a généralement été progressivement bien intégré par les communes, sauf là où, comme dans d’autres domaines, les moyens restent notoirement insuffisants, c’est-à-dire, dans notre échantillon, les communes défavorisées de la banlieue parisienne. Celui de coordinateur l’a été de façon plus aléatoire en fonction des écoles et de l’antériorité du dispositif mais apparaît essentiel au bon fonctionnement des clubs. Moins important à mesure de l’appropriation du dispositif par les communes, le rôle de l’Ingénieur Coup de Pouce en matière de formation et de mis en réseau des acteurs demeure essentiel."

EFFICACITE PEDAGOGIQUE. "Les enseignants de CP notent une réelle progression dans les apprentissages, notamment en lecture et en acquisition du vocabulaire, d’une majorité d’enfants du Coup de Pouce Clé, permettant de ’faire décoller les enfants en lecture’. Dans la majorité des cas, au maximum, seul un élève sur les cinq reste en difficulté ou encore éloigné de la lecture malgré les progrès effectués."

"L’accroche, c’est l’envie et le plaisir (...) La lecture apparaît ainsi moins comme une contrainte pour les enfants, qui vont plus facilement vers les livres et les jeux de lecture (...) La lecture est source de plaisir et d’autonomie, indissociables de la prise de confiance et de l’appréciation du monde scolaire."

"Les clubs réunissent effectivement d’un certain type d’enfants, qui ont besoin d’une stimulation différente que celle de l’école pour entrer dans la logique scolaire. On observe que le dispositif ne fonctionne pas pour les enfants qui ont de lourdes difficultés d’apprentissage et/ou d’ordre psychologique, ou sont très éloignés du cadre scolaire."

LES FAMILLES. "De nombreux acteurs s’accordent pour constater qu’il est difficile d’ ’impliquer’ les parents dans le dispositif (...) dans des zones du territoire marquées par la concentration des difficultés, où les parents sont indisponibles ou mal à l’aise avec l’école ou ne parlant pas français (...) Cette implication formelle est très différenciée selon les clubs. Ces différences (...) sont liées d’une part aux conditions d’accueil des parents, d’autre part aux attitudes des acteurs, animateurs et personnel enseignant (...) Sur certains territoires, le Coup de Pouce Clé établit une passerelle entre la communauté familiale et la communauté éducative, en reliant les parents à l’école de façon indirecte mais positive (...) Les parents se sentent ’qualifiés ’ dans leur rôle et non ’disqualifiés’. Cette communication indirecte apparaît autant importante que la communication directe attendue dans le Coup de Pouce Clé (...)"

RAPPORT A L’ECOLE. "En proposant par définition ’autre chose’ que l’école, le Coup de Pouce Clé (...) apparaît comme un envers positif de l’école (...) La première interpellation tient aux méthodes pédagogiques employées, à l’accent mis sur les aspects sociocognitifs des apprentissages et à l’approche globale de l’enfant, (...) qu’il s’agisse de la posture ’bienveillante’ de l’animateur, de la manière dont les enfants peuvent évoluer dans l’espace du club (mobilité, liberté, choix des supports), du droit à l’erreur et de la mise en situation de réussite, ou encore des méthodes ludiques, faiblement régies par l’évaluation et la sanction (...)"

"La fonction remplie par le Coup de Pouce Clé questionne la faiblesse à l’école française des programmes adaptés aux enfants allochtones, au-delà de la scolarisation des primo-arrivants les premières années qui suivent leur arrivée en France."

INGENIERIE. "Un effort qualitatif doit être envisagé an matière de formation sur des aspects cruciaux de Coup de Pouce Clé : la gestion de groupe, les partenariats (…), la communication ’interculturelle’, les problématiques des enfants en situation de
bilinguisme (…). Globalement, il serait utile d’envisager un renforcement des mises en situation pédagogiques et des échanges de pratiques, éventuellement intersites (...)".

L’une des limites du dispositif "tient à la faible articulation pédagogique entre l’enseignement assuré en classe et l’animation du CPC, qui demeure très inégale et souvent formelle (...) La place des devoirs demeure de notre point de vue inégalement négociée entre parents, enseignants et animateurs, en l’absence d’un cadre clair sur ce sujet." Autre limite, "le fait de laisser à la seule appréciation de l’enseignant de CP le choix des élèves participant au Coup de Pouce Clé apparaît comme insatisfaisant en regard du caractère délicat de la sélection et de la difficulté à assurer une bonne correspondance entre les objectifs du club et son public (...) L’optimisation du dispositif doit reposer sur un dispositif d’évaluation amélioré (...) l’outil d’évaluation mis en oeuvre par l’Apféé est insuffisant en lui même (pertinence des questions posées) mais est surtout mal exploité (...)".

L’APFEE devrait aussi "se mettre en capacité de connaître les coûts réels des clubs, très inégaux selon les territoires, en fonction des différentes contributions des partenaires".

A noter que le rapport d’évaluation demande un renforcement de l’ingénierie de l’APFEE, qui a souvent été décrite comme trop lourde par ses détracteurs.

Extrait de touteduc.fr du 25.05.12 : "Coups de pouce Clé" : un rapport positif, mais qui invite l’APFEE à renforcer son ingénierie

 

L’efficacité discutée d’un dispositif d’aide à la lecture

Sous ce titre, Le Monde (éditions papier et électronique) du 24.05.12 fait état d’un rapport, qu’il s’est procuré, établi pour le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse et rédigé par trois chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris et du CREST après une enquête menée dans les académies de Paris, Créteil et Versailles.

Selon ces chercheurs, le dispositif réalise bien l’objectif premier de donner aux enfants le goût de la lecture mais " on ne décèle aucun effet du dispositif sur les performances en lecture" à la fin du CP. Il faudrait les suivre en CE1.

Ils reprochent à ce dispositif, qui mobilise les enfants plusieurs fois par semaine, de se substituer à d’autres interventions périscolaires de droit commun comme l’accompagnement éducatif, les "ateliers lecture-écriture " ou l’aide aux leçons, mais aussi l’aide personnalisée, les groupes de besoin, l’intervention des maîtres des réseaux de réussite scolaire et des Rased, sans tenir compte de la fatique des enfants.

L’article du Monde

 

Voir aussi

. du 26.05.12 Clubs Coup de pouce (suite) : Dominique Glasman met vivement en cause le rapport négatif de l’Ecole d’économie de Paris. Martin Hirsch, qui avait imposé cette évaluation, estime que ce rapport est "une bonne nouvelle"

. du 16.02.12 L’APFEE fait le bilan de l’action des "Coups de pouce Clé". Des reportages dans les académies de Bordeaux et Lille

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