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Seine-Saint-Denis : Une étude de l’IAU Ile-de-France pour le Conseil général souligne notamment la proportion élevée d’enfants et jeunes en situation de pauvreté et d’illettrisme et de ceux sortis du système scolaire sans diplôme

12 mai 2012

Les dynamiques sociales à l’œuvre en Seine-Saint-Denis

Etude de l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme (IAU) d’Ile-de-France, janvier 2012, 50 p.

Lire l’étude

Extraits :

(page 14)
I.4 - Beaucoup d’enfants en situation vulnérable

La pauvreté et l’instabilité des unions concourent à la vulnérabilité de la jeunesse en Seine-Saint-Denis.
Selon une étude faite par les CAF de l’Ile-de-France et l’Insee, plus d’un enfant de moins de 18 ans sur
cinq vit dans une famille pauvre dans la région en 2009 6. Après la Seine-Saint-Denis (37%), ce sont les
départements du Val d’Oise (24%) et du Val-de-Marne (23%) qui affichent les taux les plus élevés. Les
enfants des familles étrangères sont les plus exposés. En Seine-Saint-Denis, 43% des enfants de familles
pauvres ont des origines hors Union européenne (37% en Ile-de-France). L’inactivité d’un ou des parents,
les grandes fratries ou la monoparentalité augmentent le risque de pauvreté des enfants. Quatre enfants
pauvres sur dix vivent dans une famille monoparentale.

La vulnérabilité économique se double donc souvent pour les enfants pauvres de l’absence d’un parent, le
plus souvent le père, dans le foyer. L’origine peut aussi jouer en défaveur des enfants dans leur parcours
scolaire, du fait d’une moindre connaissance de la langue pour ceux arrivés récemment ou d’une moindre
familiarité des parents avec le système scolaire et/ou d’un moindre suivi des études. Or près de six enfants
sur dix de moins de 20 ans sont descendants d’immigrés dans le département. Une fois sur dix, ils sont nés
à l’étranger.

Plusieurs études7 montrent que connaître une situation de pauvreté dans sa jeunesse accroît le risque de se
retrouver dans cette situation à l’âge adulte. La pauvreté se traduit, chez les enfants, par une série « de
manques tels l’accessibilité à des lieux de socialisation, de culture et de loisirs », ou encore par « le stress parental face aux
difficultés de s’en sortir qui se trouve reporté sur l’enfant. Le développement des enfants peut se trouver entravé par les
difficultés matérielles des familles, l’insalubrité des logements, l’impossibilité d’étudier correctement due au surpeuplement, des
carences alimentaires, etc. ».
Selon l’étude de la CAF, les enfants franciliens de 16-17 ans vivant dans une
famille d’allocataires à bas revenus sont moins scolarisés (78%) que les autres du même âge (87%). Ils sont
plus souvent en situation d’exclusion d’un système de formation : 18% sont sans activité, ni salarié ni
étudiant ou scolarisé, contre 8% pour l’ensemble des enfants allocataires. C’est dans l’Essonne, le Val
d’Oise et en Seine-Saint-Denis que cette proportion est la plus élevée (un jeune sur cinq).

De façon générale, la proportion de jeunes en difficulté de lecture est très élevée dans le département. En
2009, 14,8% des jeunes de 17 ans ou plus de nationalité française qui ont participé à la journée d’appel de
préparation à la défense (JAPD8) éprouvent des difficultés face à l’écrit. Ils ont une compréhension en
lecture très faible voire inexistante. Parmi les jeunes de 15 à 24 ans, un sur dix est sorti du système scolaire
sans diplôme, et 22% sont sortis avec un diplôme inférieur au bac.
Ce sont les taux les plus élevés en Ile-de-
France.

Voir aussi page 26-27

II.5 - L’échec scolaire reflète pour partie les disparités sociales

La part des jeunes de 15-24 ans sortis du système scolaire sans diplôme ou avec un niveau inférieur au bac
se superpose bien avec les données sociales. Cette proportion est d’autant plus élevée que le revenu
médian est faible (R²=0,779 sur les communes de Seine-Saint-Denis), que la part de la population couverte
par le RAS-socle est forte (R²=0,749), que le niveau du 1er décile de revenu est faible (R²=0,659) ou que la
part des enfants d’immigrés est importante (R²=0,709). Même si ces facteurs peuvent contribuer à fragiliser les parcours scolaires, aucun ne rend compte des différences d’une commune à l’autre.

Les taux de sorties du système scolaire sans diplôme entre 15 et 24 ans sont les plus élevés à Aubervilliers
(14,9%), Villetaneuse (14,6%), La Courneuve et Clichy-sous-Bois (14,4%). Ils sont nettement plus faible à
Gournay (2%), Neuilly-Plaisance (3,8%) ou au Raincy (4,6%). Ces taux sont plus élevés entre 20 et 24 ans
qu’entre 15 et 19 ans. A Villetaneuse, 10,6% des jeunes de 15-19 sont non scolarisés et sans diplôme. Cette
proportion se situe à 8,4% à Montfermeil et 8,2% à Aubervilliers. Pour les 20-24 ans, le taux dépasse 20%
dans trois communes : Clichy-sous-Bois (21,5%), La Courneuve (21,2%) et Aubervilliers (20,8%).
La part des jeunes de 20-24 ans sortis du système scolaire sans le bac varie de 15,5% à Gournay-sur-Marne
à 43% à Dugny et Clichy-sous-Bois.

 

Voir aussi le dossier du CARIF Ile-de-France dans la revue "Décryptage" sur le taux d’illettrisme dans les départements d’Ile-de-France, repéré lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).
Un tableau p. 3 révèle une certaine stabilisation et même une baisse de ce taux en 2010 en Ile-de-France, mais ce taux continue à augmenter en Seine-Saint-Denis, où où il reste nettement supérieur à celui des autres départements :
Seine-Saint-Denis : 7,8%, contre 7,4% en 2009
Val-d’Oise : 5,1%,
Val-de-Marne : 4,9%, contre 4,6% en 2009
Seine-et-Marne : 4,5%,

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