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L’édition 2011 de "L’état de l’Ecole" (DEPP) confirme l’importance des facteurs sociaux dans les performances scolaires en France entre 2003 et 2009. Cela se vérifie particulièrement avec les performances en ZEP, et davantage en RAR qu’en RRS : les extraits significatifs selon les indicateurs

16 novembre 2011

DEP. L’état de l’Ecole. 30 indicateurs sur le système éducatif français (nov 2011, 73 p.)

 

Indicateur 10. Les réseaux « ambition réussite » accueillent un vingtième des écoliers et collégiens.
Les trois quarts des élèves de collège RAR sont issus des catégories sociales défavorisées et un quart d’entre eux entre en sixième en retard. Ils maîtrisent moins bien les compétences de base, et leurs résultats au diplôme national du brevet sont de 15 points inférieurs à ceux des collèges hors éducation prioritaire.

À la rentrée 2010, les réseaux « ambition réussite » (RAR) regroupent autour de 254 collèges têtes du réseau, 1 702 écoles. Ils accueillent 281 200 écoliers et 113 200 collégiens, soit un élève sur vingt, en primaire comme au collège. Les autres collèges de l’éducation prioritaire
s’inscrivent dans les réseaux de « réussite scolaire » (RRS).

Les collégiens des RAR sont très massivement d’origine sociale défavorisée : 74,1 % d’entre eux ont des parents ouvriers ou inactifs, contre 57,4 % en RRS et 35,0 % dans les établissements hors
éducation prioritaire (EP) (France métropolitaine et DOM). Leur retard scolaire est plus fréquent : 24,6 % des élèves issus des écoles RAR sont en retard à l’entrée en sixième contre 20,2 % en RRS et 12,2 % ailleurs (tableau 01).

En fin de CM2, comme en fin de troisième, en français comme en mathématiques, les élèves des RAR maîtrisent moins bien les compétences de base que les autres. Par exemple, si 74%des élèves
de CM2 des écoles RAR maîtrisent les compétences de base en français, ils sont 78,5 % dans les écoles RRS et 88,4 % ailleurs (graphique 02).

Le diplôme national du brevet (DNB) comprend un examen écrit de trois épreuves (français, mathématiques et histoire – géographie – éducation civique). À la session 2010, 42,4 % des élèves des collèges RAR et 55,5 % des élèves des RRS ont obtenu plus de 10 su r20 aux épreuves écrites contre70,9 % ailleurs. Cependant, en prenant en compte le contrôle en cours de formation, les écarts diminuent : 70,1 % des élèves des RAR ont obtenu leur DNB contre 83,3 % ailleurs (graphique 03).

À la rentrée 2010, de façon expérimentale, le programme CLAIR (collèges, lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) a été mis en place dans 105 établissements. Il sera étendu à la rentrée
2011 à la quasi-totalité des établissements de RAR (circulaire n° 2010-096 du 7/07/2010).

 

16. À la fin de l’école primaire, entre 2003 et 2009, les performances des élèves en compréhension de l’écrit marquent une grande stabilité. Près du tiers des élèves maîtrisent complètement les compétences en compréhension écrite fixées par les programmes ; 13 % sont en difficulté voire en grande difficulté.

[…] À l’autre extrémité de l’échelle, 13% des élèves sont en difficulté (groupes 0 et 1), proportion qui approche un quart (23 %) en zone d’éducation prioritaire. Ces élèves ne maîtrisent pas, ou peu, les compétences nécessaires à l’entrée en sixième. Ils sont capables de prélever dans un texte des informations facilement repérables, données explicitement.

Parmi eux, 2 % (5 % en ZEP) sont en grande difficulté (groupe 0) : ils peuvent seulement répondre ponctuellement à quelques questions. Ces proportions ne montrent pas de baisse significative par rapport à 2003 (respectivement 15 % pour les groupes 0 et 1 et 3 % pour le groupe 0 seul.

 

17. Entre 2000 et 2009, dans le domaine de la compréhension de l’écrit, le score moyen de la France reste stable et demeure dans la moyenne des pays de l’OCDE.
Mais la proportion d’élèves peu performants s’accroît sensiblement.

[…] En 2009, le statut économique, social et culturel explique une plus grande part de la variation des scores des élèves en France qu’en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE, même si, dans le cas français, le pouvoir explicatif de cette variable ne s’est pas accru de façon significative entre 2000 et 2009.

 

19. En fin de collège, entre 2003 et 2009, on observe une baisse du pourcentage d’élèves ayant une très bonne maîtrise des compétences générales attendues (de 10 % à 7,1 %) et, dans le même temps, une augmentation du pourcentage d’élèves dont les compétences se limitent au prélèvement d’informations (de 15 % à 17,9 %).

[...] Les résultats mettent en évidence une évolution différenciée en fonction des caractéristiques sociodémographiques et scolaires des élèves(tableau 3).
En 2009 comme en 2003, le pourcentage de garçons est supérieur à celui des filles dans les groupes les plus faibles (0 et 1). Si la part des élèves en retard a diminué entre les deux cycles d’évaluation,
passant de 34 % en 2003 à 27,8 % en 2009, leur part a sensiblement augmenté dans les groupes de faible niveau. Les résultats sont également en baisse dans le secteur de l’éducation prioritaire où la part des élèves les plus faibles a plus que doublé entre 2003 et 2009 (de 3,9 % à 8,7 %). Enfin, on observe une augmentation importante des élèves issus de l’immigrationde1re génération dans les groupes faibles.

 

20. La proportion d’élèves qui maîtrisent les compétences de base requises est estimée chaque, année depuis 2007, en fin d’école et en fin de collège, en français et en mathématiques. En 2011, cette proportion varie entre 80 % et 90 % selon les niveaux scolaires et les disciplines.

[…] Ces indicateurs sont également calculés pour les élèves de l’éducation prioritaire. L’indicateur 10 fournit les résultats des écoles et des collèges du réseau de « réussite scolaire » ainsi que ceux du réseau « ambition réussite ».
Si l’on tient compte des marges d’incertitude inhérentes à ce type d’enquêtes procédant par échantillonnage, aucune différence significative n’apparaît entre les résultats de 2011 et ceux des années précédentes.

 

23. À la session 2010, un peu plus de 65 % des jeunes d’une génération ont obtenu un baccalauréat. Depuis 1995, la part des bacheliers généraux s’est réduite au profit des séries professionnelles.
Particulièrement élevée depuis 2009, la réussite au baccalauréat varie toujours selon l’origine sociale des candidats.

[…] L’origine sociale des candidats influe très fortement, non seulement sur leur répartition entre séries générales, technologiques ou professionnelles (indicateur 26), mais aussi sur leur taux de réussite dans chacune d’entre elles. En 2010, plus de 92 % des enfants de cadres ou d’enseignants se sont ainsi présentés avec succès au baccalauréat général, soit 10 points de plus que les enfants d’ouvriers. La différence est moindre dans les séries technologiques et professionnelles, dans lesquelles les enfants d’agriculteurs manifestent la plus grande réussite (tableau 04).

 

25. La part des jeunes quittant leur formation initiale avec uniquement le brevet des collèges ou sans diplôme a diminué dans les années 1980 et 1990.
Cependant, à la fin des années 2000, 18 % des jeunes sortent du système scolaire peu diplômés, 12 % des jeunes âgés de 18-24 ans sont des sortants précoces et 7,5 % des élèves du secondaire arrêtent l’école avant d’atteindre une classe terminale de CAP BEP, de baccalauréat ou de brevet professionnel.

[…]Si la France a rattrapé une grande partie de son retard, la situation est stationnaire ces dernières années et notre pourcentage de jeunes de faible niveau d’études reste supérieur à ceux des pays de l’Europe du Nord et des États-Unis (graphique international). L’Union européenne (18 % en 2000 et 14 % en 2009 sur l’ensemble de l’Union), vise, pour 2020, un pourcentage de « sorties précoces », devenu « décrochage scolaire », inférieur à 10 %.

 

27. Si l’accès à l’enseignement secondaire, puis supérieur, s’est généralisé à la fin du XXe siècle sur l’ensemble de la population française, il reste des disparités selon l’origine sociale de l’élève. Elles concernent en particulier l’obtention du baccalauréat, le type de baccalauréat obtenu et le niveau du plus haut diplôme.

[…] Par ailleurs, parmi les jeunes ayant terminé leur formation initiale en 2007, 2008 et 2009, les enfants de cadres et de professions intermédiaires sont plus nombreux à posséder, pour plus haut diplôme, un diplôme du supérieur que les enfants d’ouvriers et d’employés (respectivement 61 % contre 31 %).
Ils sont en revanche moins nombreux à posséder le baccalauréat (respectivement 23 % et 26 %), le CAP-BEP respectivement 9 % et 21 %) ou le brevet ou aucun diplôme (respectivement 8 % contre 22 %). Ces disparités sont relativement stables dans le temps (graphique 03).

Lire le dossier intégral

 

Voir aussi "Portrait social de la France, INSEE, 2011", paru le 16.11.11, qui souligne la baisse des compétences à l’écrit en dix ans, particulièrement en ZEP

 

Note du QdZ du 23.11.11 : Nous avons demandé à Jean-Claude Emin, ex-directeur à la DEPP et membre du CA de l’OZP, de faire le point sur les problèmes méthodologiques posés par ces études et sur les conclusions que l’on peut en tirer sur l’évolution du "niveau" en ZEP (4 p.)

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